Des commotions cérébrales ont forcé Sarah-Ève Pelletier à renoncer à son rêve olympique. Trois ans plus tard, l'ex-nageuse synchronisée devenue avocate n'a pas de regrets. Son premier emploi à sa sortie des bancs d'université? Juriste pour le Comité international olympique à Lausanne, en Suisse. «Mon rêve olympique, je le vis tous les jours», dit-elle.

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Comment se retrouve-t-on à négocier les droits de diffusion du CIO à seulement 24 ans? Après sa retraite sportive forcée à l'été 2007, Sarah-Ève Pelletier termine son bac en droit à l'Université Laval. Deux jours après son admission au Barreau du Québec, elle prend le chemin de l'Université de Californie à Los Angeles, en Californie, pour y décrocher une maîtrise en droit du divertissement, de la propriété intellectuelle et du sport.

Une belle opportunité

La jeune femme, qui a fait son stage du Barreau au cabinet de l'avocat bien connu dans le milieu sportif Marcel Aubut (Heenan Blaikie Aubut), doit revenir au Québec pratiquer le droit. Jusqu'à ce que sa mère voie une offre d'emploi sur le site web du CIO. «On cherchait un juriste de deux à cinq ans d'expérience, dit-elle. Je n'avais pas l'expérience, mais j'avais la volonté et la motivation.»

Contre toute attente, le CIO tranche en faveur de la candidature de l'avocate de Québec, qui assiste depuis mai dernier le mouvement olympique dans les négociations de ses droits de diffusion. «C'est vraiment un emploi génial et extrêmement motivant. Je fais du sport et je crois aux valeurs du CIO depuis que je suis toute jeune. En plus, je pratique un domaine du droit qui évolue à la vitesse de l'éclair. On s'en rend compte comme consommateur. Comme juriste, c'est un beau défi de s'adapter rapidement à ces nouvelles réalités», dit Sarah-Ève Pelletier, qui a reçu le prix Jeunes diplômés de l'Université Laval mercredi dernier.

Cet emploi au CIO est aussi une revanche personnelle sur le destin. Nommée sur l'équipe canadienne de nage synchronisée en 2005, Sarah-Ève Pelletier voit sa carrière sportive basculer au lendemain de Noël en 2006, quand sa voiture termine sa course contre un poteau téléphonique en raison d'une chaussée enneigée. Elle subit une commotion cérébrale, une blessure qui n'a rien d'encourageant pour une athlète qui doit se qualifier pour les Jeux de Pékin six mois plus tard.

«Au lieu d'arrêter, j'ai recommencé à nager, dit-elle. Ce n'était pas très logique et j'ai fait plusieurs autres commotions cérébrales. Deux semaines avant les sélections pour Pékin, mon corps a choisi pour moi. Je n'avais plus la santé pour continuer. J'avais 50% de chances de faire partie de l'équipe à Pékin. Je ne saurai jamais si j'aurais pu réussir. Ma mère m'a alors donné un conseil très sage: il n'y a pas qu'une seule façon de se rendre aux Jeux olympiques.»