Mardi dernier a eu lieu à San Francisco le premier Gala international des Bees Awards, visant à récompenser le meilleur marketing sur médias sociaux, les Twitter et Facebook de ce monde. Ce gala avait un double accent québécois. Il est la création d'un Montréalais d'origine, et un des premiers lauréats n'est nul autre que le Théâtre du Nouveau Monde (TNM).

Le TNM a reçu un prix récompensant la campagne entourant la pièce Le Bourgeois gentilhomme, présentée l'hiver dernier. Pour l'occasion, des acteurs incarnaient sur Twitter les principaux personnages du classique de Molière, et dialoguaient entre eux et avec d'autres internautes. Monsieur et Madame Jourdain se sont rapidement fait plusieurs centaines d'amis sur le populaire réseau social. Les billets pour la pièce du TNM se sont quant à eux envolés plus rapidement que d'habitude.

Ce Bees Award est une reconnaissance prestigieuse pour le TNM, qui a rivalisé avec des concurrents venant notamment de Russie et d'Angleterre, pour son obtention. Au total, des centaines de campagnes provenant de 21 pays différents ont été étudiées, réparties sur les cinq continents. IKEA, Toyota, le Cirque du Soleil, Telus et plusieurs autres grandes marques reconnues mondialement étaient représentées.

Malgré cela, la grande majorité des campagnes inscrites dans les 16 catégories présentées au cours du gala étaient l'oeuvre de petites agences publicitaires spécialisées exclusivement dans les nouveaux médias. C'est un contraste qui n'a pas échappé à André Bélanger, associé à l'agence montréalaise Phéromone, qui a réalisé la campagne du TNM. M. Bélanger a assisté au gala, a vu les statues de Rodin exposées dans la salle et a été témoin des quelques spectacles de danse qui ont pimenté la soirée.

«C'était une atmosphère qui incarne l'idéal du marketing sur les médias sociaux: l'événement était de haut calibre, mais le tout était sans prétention», dit-il, ajoutant que ça reflétait aussi une facette émergente des nouveaux médias: son multiculturalisme.

Nouvelles stars recherchées

Les campagnes sur médias sociaux qui connaissent du succès sont généralement axées sur une communauté très spécifique. La culture est un facteur important: pour rejoindre les Québécois sur Facebook, on le fait en français, pour rejoindre les Moscovites, on le fait en russe.

L'entrepreneur d'origine québécoise Bastien Beauchamp, créateur des Bees Awards, a composé un jury géographiquement très éclaté, à l'image de ce contexte. «Chaque culture possède son univers propre dans les médias sociaux. On a donc invité des personnalités reconnues dans leur communauté à composer notre jury.» Bien qu'il ne parle pas couramment français, le Montréalais Mitch Joel, très connu de la blogosphère nord-américaine, était de ce jury. Les autres venaient d'Afrique du Sud, de Suède, du Japon et d'ailleurs.

Pour concrétiser cet événement, M. Beauchamp a dû faire jouer ses contacts partout sur la planète. Il désire maintenant accroître la crédibilité des Bees Awards afin d'en faire un événement annuel, sorte de soirée des Oscars du web social. «Mon objectif est d'encourager les meilleures pratiques dans l'utilisation des nouveaux médias.»

Par exemple, M. Beauchamp a dû retirer une campagne suédoise du concours parce que ses créateurs effaçaient les commentaires négatifs d'internautes participant à leur campagne. «Ce n'est pas éthique. C'est ce que je veux que les entreprises apprennent à travers les Bees Awards.»

Des entreprises qui sauront mieux faire le tri des nombreux soi-disant experts en médias sociaux qui les courtisent, dit-il, ajoutant que les meilleurs ne sont pas toujours ceux qui ont la plus grande gueule.

Déjà, l'ex-Montréalais pense au gala 2011, qui aura lieu en mai. Avis aux intéressés, il est à la recherche d'un nouveau jury. Il souhaite aussi une plus grande présence québécoise dans son concours. «Les Nord-Américains sont les plus grands utilisateurs des médias sociaux. Au Québec, les agences sont très créatives. On ne devrait pas être gênés de se comparer au reste du monde.»

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