Dans l'univers du jeu vidéo, les directeurs de studio sont des vedettes pop. Et ce sont les «New Kids On The Block» - ces directeurs des nouveaux studios qui viennent d'établir pignon sur rue à Montréal - qui se sont chargés du spectacle de clôture du Sommet international du jeu de Montréal.

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S'ils sont aussi populaires, c'est que ces directeurs de studios ont l'ambition de changer l'écosystème du jeu vidéo à Montréal. «J'ai toujours cru qu'il y avait de la place pour des nouveaux studios. J'ai commencé chez Ubisoft et ce fut une belle expérience, mais c'est très intéressant de construire quelque chose de neuf», dit Martin Carrier, directeur du studio de Warner Brothers Games à Montréal, qui emploiera 300 personnes en 2015.

Les nouveaux studios ne rivaliseront pas seulement avec les Ubisoft, Electronic Arts et Behaviour Interactif (anciennement A2M) qui font la renommée de Montréal sur la scène internationale depuis plus d'une décennie. Ils s'affronteront aussi entre eux - et pas toujours avec les mêmes moyens. Sur le groupe de recrues réuni dans la salle de conférence du Hilton Bonaventure, la multinationale Warner Brothers côtoyait Trapdoor, une PME de Montréal. Un contraste frappant.

«Il y a trop de gros studios à Montréal et pas assez de studios indépendants comme nous, dit Ken Schachter, fondateur de Trapdoor. C'est plus difficile car nous n'avons pas accès aux mêmes ressources que les studios rattachés à un groupe. Il y a de la place pour tout le monde, mais nous devons nous battre pour chaque pouce.»

Les PME comme Trapdoor ont toutefois un avantage sur les Warner Brothers de ce monde: elles peuvent risquer davantage et obtenir de meilleurs résultats dans un marché en effervescence en raison des nouvelles plateformes de jeux vidéo comme les téléphones intelligents et les tablettes électroniques. «Nous devons innover, dit Ken Schachter. Ce n'est pas suffisant de partir un nouveau studio et d'avoir un produit moyen. Nous devons tout risquer.»

«Les innovateurs doivent être les premiers, c'est normal, dit Martin Carrier, de Warner Brothers. Ça ne me dérange pas d'être fashionably late.»

«Nous voulons tous être les premiers, mais c'est plus facile de prendre des risques quand vous n'avez rien à perdre. Quand vous devenez plus gros, vous ne pouvez pas mettre tous vos oeufs dans le même panier», dit Yanick Roy, directeur du studio de BioWare à Montréal pour Electronic Arts.

Les patrons de Funcom et Warner Brothers se sont lancé quelques flèches durant la dernière conférence du Sommet. «Quand vous n'avez pas de grandes marques (comme Warner), vous devez innover», dit Miguel Caron, directeur du studio de Funcom à Montréal. La réplique de son homologue ne s'est pas fait attendre. «Je suis très content de mes marques, dit Martin Carrier. Warner a seulement fait un milliard de dollars par année au cinéma depuis 10 ans avec ses marques.»

Le Sommet international du jeu de Montréal a attiré 1500 participants au cours des derniers deux jours, soit 100 participants de plus que l'an dernier. Le plus important sommet de formation en jeu vidéo du monde attire 17 000 personnes à San Francisco en Californie.