Les chiffre officiels sur l'emploi américain en octobre attendus pour vendredi devraient témoigner d'un retour des créations nettes de postes aux États-Unis, mais en nombre insuffisant pour faire baisser le chômage.

Le rapport officiel sur l'emploi du département du Travail devrait faire apparaître que les États-Unis ont créé 60 000 emplois de plus qu'ils n'en ont détruit ce mois-là, selon la prévision médiane des analystes.

L'amélioration du marché de l'emploi serait néanmoins insuffisante pour faire baisser le chômage, qui devrait selon eux apparaître stable, à 9,6%.

La publication, mercredi, de l'enquête mensuelle du cabinet de ressources humaines ADP est venue apporter l'espoir que les chiffres officiels se révèlent meilleurs que prévu.

Selon ADP, le secteur privé a créé 43 000 postes nets en octobre après en avoir détruit 2000 le mois précédent. Le chiffre d'ADP est nettement supérieur aux prévisions des analystes: ceux-ci estimaient que l'enquête ferait apparaître 23 000 embauches nettes.

«L'ampleur de la progression de l'emploi n'est pas suffisante pour faire baisser le taux de chômage», qui reste proche de son plus haut niveau en une génération, écrit néanmoins ADP dans un communiqué.

«Étant donné la faible croissance du PIB du deuxième trimestre et du troisième», «il ne serait pas étonnant de voir une croissance léthargique de l'emploi pendant plusieurs mois encore, même si la reprise économique gagne de l'allant», ajoute le cabinet.

Ian Shepherdson, économiste de l'institut HFE, estime que les chiffres officiels pourraient faire apparaître 100 000 créations de postes dans le privé en octobre, ADP ayant eu tendance ces derniers mois à donner une estimation inférieure à celle du ministère.

Pour son confrère Zach Pandl, de la maison de courtage japonaise Nomura, «l'enquête ADP impliquerait une hausse de 110 000 postes dans le privé», soit 20 000 de plus que ce qu'il prévoyait jusque-là.

Selon M. Shepherdson néanmoins, le solde net des embauches pour l'ensemble du pays devrait être amoindri par des suppressions de postes dans le secteur public.

Selon les chiffres officiels, l'économie américaine, qui était revenue à la création d'emplois en janvier, a détruit 393 000 postes de travails nets de juin à septembre.

Ces suppressions de postes ont été provoquées par le licenciement de dizaines de milliers d'agents temporaires recrutés par l'État pour le recensement décennal, ainsi que par des coupes claires dans les effectifs des collectivités territoriales, qui font face à de grave difficultés budgétaires.

L'emploi privé, lui, n'a cessé de s'améliorer depuis le début de l'année, mais lentement.

Un des dirigeants de la banque centrale (Fed), Dennis Lockhart, estimait récemment que, «du fait de la croissance démographique», il fallait «des créations nettes d'au moins 150 000 emplois par mois de manière durable» pour espérer faire des progrès sur le front du chômage.