La croissance économique des États-Unis s'est légèrement accélérée au troisième trimestre, mais la demande finale du pays reste faible, selon la première estimation officielle du PIB américain publiée vendredi.

Le produit intérieur brut américain a augmenté pendant les trois mois d'été de 2,0% en rythme annuel par rapport au deuxième trimestre, a indiqué le département du Commerce.

Ce chiffre est conforme à la prévision de croissance médiane des analystes.

L'été a marqué le cinquième trimestre consécutif de hausse du PIB américain depuis le début de la reprise économique ayant suivi la récession terrible qui s'est achevée officiellement en juin 2009.

Le ministère note que l'accélération de la croissance n'a été que «légère» par rapport au printemps, où l'activité économique avait nettement marqué le pas, le PIB n'ayant alors augmenté que de 1,7% en rythme annuel.

À 2,0%, la croissance reste très inférieure au potentiel de croissance du pays, ce que signifie que l'économie n'est pas assez vigoureuse pour permettre une baisse du taux de chômage américain, qui, à 9,6%, était fin septembre proche de son plus haut niveau en une génération.

L'amélioration du taux de croissance reflète en premier lieu «une nette décélération des importations, et une accélération de la production stockée et de la consommation des ménages», écrit le ministère.

Ces contributions positives à la croissance ont été oblitérées en partie par un recul de l'investissement des ménages dans le logement, et une décélération nette de l'investissement des entreprises et des exportations.

Moteur traditionnel de l'activité américaine, la consommation des ménages a crû de 2,6% au troisième trimestre (après une progression de 2,2% au printemps), apportant 1,8 point de croissance au pays.

Le commerce extérieur, qui avait fait perdre 3,5 points à la hausse du PIB au printemps, n'en a effacé que 2,0 au troisième trimestre.

La hausse des stocks des entreprises a fourni 1,44 point de croissance.

Revers de cette forte contribution de la production stockée: les ventes finales n'ont augmenté que de 0,6% au troisième trimestre, contre une hausse, déjà faible, de 0,9% au printemps.

L'économie a encore été soutenue par les efforts de relance du gouvernement. Les dépenses publiques ont augmenté de 3,4%, apportant 0,7 point de croissance, soit un peu moins que le trimestre précédent (0,8).

Signe préoccupant, la contribution de l'investissement des entreprises, qui avait fortement tiré la reprise jusque-là, a fortement baissé: elle n'a été que de 0,9 point de croissance, contre 1,5 au deuxième trimestre.

À quelques jours des élections législatives du 2 novembre, l'annonce de l'accélération du PIB arrange le camp démocrate du président Barack Obama, à la traîne dans les sondages face à l'opposition républicaine.

Avant la réunion de politique monétaire de la banque centrale devant s'achever le lendemain des élections, le ralentissement de la demande finale et de l'investissement devrait donner des armes à ceux de ses dirigeants qui plaident pour de nouvelles mesures de relance monétaire exceptionnelles afin de soutenir la reprise.