La volonté de BHP Billiton de s'emparer du fleuron saskatchewanais PotashCorp au coût de 42 milliards a poussé la valeur des fusions annoncées au troisième trimestre à 61,8 milliards de dollars américains, selon Mergermarket.

Seul le troisième trimestre de 2007 a connu une activité plus fébrile avec une valeur de 79,2 milliards. Curieusement, fait remarquer la firme britannique, c'est une autre société anglo-australienne qui avait fait gonfler la valeur des transactions. À l'époque, Rio Tinto avait annoncé son intention de s'emparer d'Alcan.

Parmi les autres grandes transactions, Mergermarket en relève deux lancées par l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada (OIRPC). Avec le fonds d'investissements Onex, il s'est porté acquéreur de Tomkins, une société de portefeuille industriel britannique moyennant 5 milliards. La transaction a été complétée le 30 septembre, selon le site d'OIRPC.

Le gestionnaire a aussi acquis seul l'australienne Intoll moyennant plus de 2,9 milliards.

Mergermarket ne compile pas les transactions immobilières. Si tel avait le cas, elle aurait noté qu'OIRPC a acheté cinq centres commerciaux au Canada payés plus de 300 millions.

La deuxième transaction en importance annoncée durant le trimestre est l'achat de Red Back Mining par l'aurifère canadienne Kinross Gold, un marché évalué à 6,1 milliards.

Les sociétés canadiennes ont été très actives à l'étranger, aux États-Unis surtout. Elles ont été engagées dans 99 transactions non immobilières de plus de 5 millions. C'est toutefois un peu moins qu'au deuxième trimestre. Après neuf mois cette année, elles ont 333 transactions à leur actif.

Elles ont aussi joué le rôle de prédatrice au Canada même, comme en fait foi l'acquisition de CTVglobemedia par BCE, une prise de 2,85 milliards.

Au palmarès des transactions de moyenne taille (inférieures à 250 millions), on remarque la transaction réalisée conjointement par la Société générale de financement et par la caisse de retraite ontarienne Omers pour mettre la main sur le groupe informatique Logibec, au prix de 245 millions.

Mergermarket dresse aussi un palmarès des institutions financières et des cabinets d'avocats engagés dans les transactions.

Valeurs mobilières TD, Marchés mondiaux CIBC et RBC marchés des capitaux montent sur le podium en ayant été engagées dans plus d'une trentaine de transactions.

C'est toutefois Goldman Sachs qui ravit la palme d'or lorsqu'on dresse le palmarès en fonction de la valeur des transactions. Il faut dire que la banque d'affaires new-yorkaise agit comme conseiller dans trois des dix plus grosses transactions au troisième trimestre, dont celle de Potash où elle intervient du côté de la cible plutôt que du prédateur.

Dans le segment des transactions de taille moyenne, CIBC arrive en tête, tant au niveau du nombre de transactions (20) que de la valeur en jeu (1,9 milliard).

La Financière Banque nationale, se classant troisième en volume et cinquième en valeur.

L'année 2010 permet au cabinet d'avocats Stikeman Elliott (SE) de brasser d'excellentes affaires. La firme canadienne se classe première en ayant été engagée dans 61 transactions, devançant sa grande rivale Blake, Cassels & Graydon (BC & G) avec 53 mandats. Ceux-ci étaient dans l'ensemble plus gros à hauteur de 67,5 milliards, soit près de 10 milliards de plus que l'activité à laquelle SE était mêlée.

Dans le segment des transactions moyennes, Stikeman Elliott est premier dans les deux catégories, suivi de BC & G et d'Osler, Hoskin&Harcourt.