Dix ans après son acquisition par Quebecor, Vidéotron occupe aujourd'hui une place centrale dans le développement du conglomérat.

De simple câblodistributeur, Vidéotron s'est diversifié en véritable entreprise de télécoms, capable de fournir des services télévisuels, l'internet, la téléphonie résidentielle et maintenant le sans-fil. « L'entreprise n'a jamais été aussi compétitive qu'aujourd'hui face à Bell », dit l'analyste Troy Crandall, de la firme MacDougall, MacDougall & MacTier.

Les syndiqués attribuent une bonne partie du mérite au président en poste depuis 2003, Robert Dépatie, qui a refusé d'accorder une entrevue à La Presse Affaires malgré des demandes répétées.

Vidéotron génère désormais la majeure partie des bénéfices de sa maison-mère Quebecor inc, dont la filiale d'imprimerie commerciale Quebecor World s'est placée en restructuration judiciaire en 2008 avant d'être vendue.

Sur les bénéfices d'exploitation totaux de 354,2 millions engrangés au deuxième trimestre par Quebecor, 264 millions provenaient du secteur des télécoms, essentiellement de Vidéotron.

Au 30 juin, le groupe comptait 1,78 million d'abonnés à la câblodistribution et à la télé numérique, 1,2 million à l'internet, 1,07 million en téléphonie résidentielle et 87 000 au sans-fil (grâce à un partenariat avec Rogers).

Le nouveau sans-fil 3G, lancé en septembre après des investissements de 1 milliard, offrira une vitrine privilégiée pour les contenus produits dans l'ensemble du groupe Quebecor Média - télé, magazines, journaux, sites web. Une pierre de plus dans la stratégie de convergence érigée depuis des années par Quebecor.

Cette concentration de la propriété inquiète Florian Sauvageau, directeur du Centre d'études sur les médias de l'Université Laval. Déjà en 2000, l'expert critiquait le rachat de Vidéotron et de son réseau TVA par Quebecor, propriétaire des deux quotidiens les plus lus dans leurs marchés respectifs (le Journal de Montréal et le Journal de Québec).

« Je continue à penser que c'était de donner à cette entreprise-là un pouvoir dangereux, a dit M. Sauvageau. Je ne veux pas prêter d'intentions à Pierre Karl Péladeau, mais il a un pouvoir, dont s'il décidait un jour de se servir à des fins politiques, qui pourrait avoir des conséquences inquiétantes. »

Pierre Karl Péladeau a refusé d'accorder une entrevue à La Presse Affaires

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