Le Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal et le porte-parole de la direction se sont brièvement rencontrés, mercredi, au lendemain du rejet de la dernière offre patronale.

Le syndicat a transmis officiellement et directement à la direction le résultat du vote, soit le rejet à 89,3 pour cent de l'offre patronale. Celle-ci demeurait en vigueur jusqu'à mercredi soir 23h59.

En entrevue, le président du syndicat, Raynald Leblanc, a précisé que la rencontre avait duré moins de 10 minutes et que, du côté patronal, seul le porte-parole y assistait, sans son comité de négociation.

Le syndicat a réitéré au représentant de la direction sa volonté de poursuivre la médiation spéciale entreprise sous l'égide de Jean Poirier, qui avait déjà oeuvré au conflit au Journal de Québec, aussi propriété de Quebecor Média.

«Il nous a dit que l'ultimatum finissait à minuit ce (mercredi) soir, a rapporté M. Leblanc. Nous, on lui a dit qu'on voulait continuer à négocier, que la médiation continuait son oeuvre, que nous, on était prêt à renégocier sur les bases que notre assemblée générale nous a données hier (mardi). Il nous a répondu que si on voulait négocier qu'il serait là, mais que l'ultimatum et la proposition qui étaient sur la table, dont les 20 millions $, allaient tomber.»

La somme de 20 millions $ fait référence à l'offre bonifiée d'indemnités de départ qui avait été présentée par la direction aux 253 syndiqués en lock-out.

Le syndicat veut maintenant prendre le temps d'analyser la signification de ce vote et la teneur des débats qui ont eu cours lors de l'assemblée. L'assemblée générale a notamment demandé la tenue d'une commission parlementaire sur le conflit de travail.

Les syndiqués interrogés lors de l'assemblée en avaient surtout contre la clause de non-concurrence qui était imposée aux employés qui se prévalaient des indemnités de départ. Ils devaient s'engager par écrit à ne pas aller travailler pour La Presse ou Cyberpresse pendant six mois. Le site Web de Rue Frontenac devait également être fermé.

Mais M. Leblanc ne semblait pas prêt à faire une contre-proposition touchant les indemnités de départ, même sans cette clause de non-concurrence. «On a eu un message très clair de l'assemblée générale que l'ensemble du projet était inacceptable. L'employeur nous a fait une proposition globale et elle a été rejetée globalement», a-t-il objecté.

Le lock-out au Journal de Montréal a été déclenché en janvier 2009. L'offre rejetée aurait eu pour effet, selon le syndicat, d'entraîner le départ d'environ 200 syndiqués sur 253.