De grosses pointures du Québec inc. se sont jointes à la toute nouvelle grappe industrielle des technologies propres de la province. Et certains noms dévoilés hier ne sont pas nécessairement ceux auxquels on aurait pu penser.

Si le géant du papier recyclé Cascades semble cadrer parfaitement chez Écotech Québec (c'est le nom de la grappe), des noms comme Bell, le Mouvement Desjardins ou le cabinet Samson Bélair/Deloitte & Touche peuvent surprendre de prime abord.

«Ce qu'on montre aujourd'hui, c'est qu'Écotech n'est pas uniquement destinée aux PME qui travaillent sur des technologies innovantes. On s'adresse à l'ensemble de l'écosystème - tous les intervenants qui participent à la chaîne d'innovation technologique», a dit Denis Leclerc, président et chef de la direction d'Écotech Québec.

La liste des six «partenaires de prestige» de la grappe inclut aussi le cabinet d'avocats Davies Ward Philips & Vineberg et Investissement Québec. Ces partenaires ont apporté une contribution financière dont la somme n'a pas été dévoilée et deviennent les premiers membres d'Écotech Québec.

Cette dernière a d'ailleurs lancé officiellement sa campagne pour recruter d'autres entreprises.

Le Mouvement Desjardins, qui a lancé des «prêts écoénergétiques» aux entreprises qui veulent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, explique vouloir «suivre l'évolution de cette industrie» et en tirer profit.

«Nous pourrons ainsi suivre l'évolution des besoins de notre clientèle et adapter notre offre de service», indique Desjardins.

Bell explique de son côté avoir déjà commercialisé des solutions d'affaires qui permettent, par exemple, aux entreprises de contrôler le chauffage et l'éclairage de toutes leurs succursales à partir d'un simple téléphone intelligent, d'où son intérêt dans la grappe.

Selon Denis Leclerc, d'Écotech Québec, une firme comme Samson Bélair/Deloitte&Touche pourra aider la grappe grâce à ses contacts internationaux dans le secteur des technologies propres.

L'industrie des technologies propres est celle qui a attiré le plus de capital-risque sur la planète l'an dernier avec des investissements de 5,6 milliards US. Ce printemps, une étude du Conference Board du Canada avait toutefois montré que le Canada était largement en retard dans ce secteur d'activité.

Lancée en décembre dernier, la grappe Écotech Québec visait à combler ce retard. Pourquoi a-t-il fallu 10 mois pour recruter les premiers membres?

«Nous voulions d'abord monter le financement pour les trois prochaines années, explique Denis Leclerc. Le conseil d'administration était bien clair là-dessus: il n'était pas question d'être en recherche de financement continuelle. On voulait se concentrer sur les choses qui ont de l'impact, ce qu'on va maintenant faire.»

Écotech Québec disposera d'un budget de 800 000$ pour sa première année d'exploitation, qui provient autant du privé que des trois ordres de gouvernement.