La confiance des ménages américains continue de se détériorer et un nombre de plus en plus grand croient que leur sort va se détériorer au cours des prochains mois.

Le marasme persistant sur les marchés du travail et de l'habitation fait craindre que la sous-utilisation des capacités industrielles persistera durant encore plusieurs trimestres.

L'indice de confiance du Conference Board est passé de 53,2 à 48,5 d'août à septembre, son niveau le plus bas depuis février. Il s'agit du troisième recul en quatre mois.

«Cela est d'autant plus inquiétant que la baisse du mois de septembre provient essentiellement de la composante associée aux anticipations des consommateurs», fait remarquer Francis Généreux, économiste principal chez Desjardins. Celle-ci est passée de 72 à 65,4.

Cela fait craindre à plusieurs que la consommation ralentisse davantage. En fait, note Alistair Bentley, économiste chez Banque TD, le comportement des consommateurs des derniers mois a été plus encourageant que le suggère l'indice du Conference Board.

Cela dit, le pessimisme grandissant quant aux perspectives est de mauvais augure pour les chiffres de l'emploi de septembre, attendus le 8 octobre. Ce seront les derniers rendus publics avant les élections de mi-mandat du début de novembre. Le taux de chômage se situait à 9,6% en août.

Au Sénat, la majorité démocrate a échoué hier dans sa tentative de faire adopter un projet de loi prévoyant des baisses d'impôt pour les entreprises qui rapatrient des emplois préalablement délocalisés. Les républicains, et quelques démocrates aussi, exigent plutôt la reconduction intégrale des baisses d'impôt sur le revenu des particuliers, adoptées par l'administration de George W. Bush et qui viennent à échéance le 1er janvier. Le président Barack Obama désire reconduire seulement celles qui touchent les ménages dont le revenu est inférieur à 250 000$, ce qui représente 97% des ménages américains.

Devant l'impasse qui nourrit l'incertitude, la morosité se propage. La situation difficile du marché de l'habitation l'attise tout autant. La fin du programme de crédit d'impôt fédéral sur l'achat d'une propriété ralentit non seulement les mises en chantier, mais aussi les prix sur le marché de la revente.

L'indice S&P/Case-Shiller qui prend le pouls de ce marché a reculé en juillet, après un gain en juin. Sur une base annuelle, l'augmentation des prix est passée de 4,2% à 3,2%. Avec ce faible gain annuel, les prix sont encore à 27,2% de leur sommet pré-récession. Au pire de la crise l'an dernier, ils étaient à 32,6%. La remontée est très lente.

Selon Andrew Tilton, économiste chez Goldman Sachs, il y a toujours surcapacité sur le marché de l'habitation avec un taux de vacance de 2,5% pour les propriétés et de 10,6% pour le segment locatif.

Par ailleurs, le taux d'utilisation des capacités manufacturières s'élève à seulement 72,2% alors que l'écart entre la production réelle et potentielle de l'économie américaine atteint presque 4%, selon l'OCDE.

Tout cela fait en sorte que l'inflation restera sous la zone de confort de la Réserve fédérale américaine pendant encore près de trois ans, malgré les pressions sur les prix exercées par les importations, d'après les simulations de Goldman Sachs. Cela laisse présager une croissance très lente et une faible création d'emplois durant cette période.

Peut-on faire preuve d'optimisme dans ce contexte?