Le président de la banque du Vatican, l'IOR, Ettore Gotti Tedeschi, a assuré mardi que l'institut n'avait «rien à cacher», après l'annonce la semaine dernière d'une enquête du parquet de Rome sur l'IOR pour une violation présumée de la législation italienne anti-blanchiment.

«Nous n'avons rien à cacher et nous ne cachons rien», a déclaré M. Gotti Tedeschi, lors de la présentation d'un livre sur les «coulisses» de la finance et l'économie italiennes dans l'après-guerre. «Dans un monde global, il est impossible de se retrancher devant un quelconque paravent», a-t-il ajouté.

Le président de l'IOR (Institut des oeuvres religieuses) a refusé de répondre aux questions de la foule de journalistes présents mais a assuré qu'il était venu à la présentation du livre afin de «démontrer la volonté de transparence absolue» de la nouvelle direction de la banque.

La présentation était prévue de longue date mais M. Gotti Tedeschi a souligné que l'enquête contre l'IOR «changeait les règles du jeu» et donc les thèmes abordés dans son intervention.

M. Gotti Tedeschi, arrivé à la tête de la banque il y a un an, et son directeur général, Paolo Cipriani, sont soupçonnés de ne pas avoir respecté une loi antiblanchiment de 2007. S'ils ne sont pas mis en cause pour blanchiment d'argent sale, il leur est reproché des omissions entourant des mouvements de fonds d'un total de 23 millions d'euros.

Les premiers interrogatoires pour MM. Gotti Tedeschi et Cipriani ont été fixés à jeudi, a-t-on appris mardi de sources judiciaires.

Le procureur adjoint Nello Rossi et le substitut du procureur Stefano Rocco Fava reprochent aux deux dirigeants de l'IOR de ne pas avoir communiqué la nature et les mandataires de deux opérations financières: des transferts depuis le compte du IOR auprès de la banque Credito Artigiano vers JP Morgan à Francfort et vers Banco del Fucino.

La direction de l'IOR a affirmé qu'il s'agit de mouvements de fonds strictement liés à la gestion de trésorerie interne et pas d'opérations effectuées pour des tiers.