L'un des dirigeants de la banque centrale des États-Unis (Fed), Thomas Hoenig, s'est montré pessimiste lundi sur les perspectives des prix de l'immobilier dans le pays, déconseillant aux ménages de parier sur leur reprise.

«Si les Américains regardent le marché immobilier comme leur offrant une occasion d'investir, je pense qu'ils commettent une erreur», a déclaré M. Hoenig, lors d'une audition parlementaire délocalisée à Overland Park (Kansas) et retransmise à la télévision.

Les prix de l'immobilier ont commencé à chuter dès 2006, pour ne se stabiliser que ces derniers mois. Selon certaines estimations, l'éclatement de la bulle spéculative dans le secteur a effacé 6000 milliards de dollars de patrimoine.

Pour M. Hoenig, il est très hasardeux de parier sur un rebond, malgré les efforts de la Fed pour soutenir le marché.

«L'immobilier pourrait finir par repartir comme d'autres actifs dans le pays qui sont repartis à la hausse. Mais je pense que les ménages américains ne devraient pas compter dessus», a poursuivi le président de la branche de la Fed à Kansas City (Missouri).

M. Hoenig, qui depuis le début de l'année s'est distingué en votant contre chacune des décisions de politique monétaire de son institution, est un des détracteurs les plus virulents des responsables des excès du crédit qui ont mené à la crise financière.

Il a critiqué la politique de promotion de la propriété immobilière suivie par le président George W. Bush (2001-2009), qui a abouti à des résultats catastrophiques.

«J'aimerais que tout le monde possède un logement. Mais tout le monde ne peut pas se l'offrir, et si on essaie d'y parvenir alors que ce n'est pas possible, on crée un nouveau problème», a-t-il expliqué.