La division des télécommunications de Quebecor a continué de nourrir la croissance du géant médiatique au deuxième trimestre, malgré un contexte concurrentiel plus difficile marqué notamment par une politique tarifaire plus agressive de la part de Bell.

Le groupe Quebecor [[|ticker sym='T.QBR.B'|]] a fait part mercredi d'une hausse de 5 % de ses revenus pour le trimestre couvrant les mois d'avril, mai et juin, ceux-ci s'établissant à 994 millions de dollars.

Le secteur des télécommunications, qui comprend les activités de câblodistribution et de téléphonie de la filiale Vidéotron, a vu ses revenus bondir de plus de 11 % pour atteindre 543,1 millions. Vidéotron a accru sa clientèle pour tous ses services, bien qu'à un rythme moindre qu'au trimestre correspondant de 2009.

Cette croissance a permis de compenser un recul de 1,6 % des revenus de la division des médias, qui ont atteint 271,3 millions. La division des loisirs et divertissement a également subi une baisse de ses recettes, de 3,2 %, à 66 millions, en raison notamment d'une chute de 8,1 % des ventes au détail du groupe Archambault.

Les revenus de la division de télédiffusion, qui comprend le réseau TVÀ au Québec, ont reculé de 0,5 %, à 110,9 millions.

Le bénéfice net de Quebecor pour le deuxième trimestre a glissé à 65,5 millions, ou 1,02 $ par action, comparativement à 76,8 millions, ou 1,19 $ par action, l'an dernier. Cette baisse des profits s'explique notamment par une augmentation de 31,2 millions de la charge d'impôts attribuable à des éléments exceptionnels ainsi qu'à des bénéfices avant impôts plus élevés.

Le cours de l'action de Quebecor à la Bourse de Toronto a reculé de 56 cents pour clôturer à 33,70 $, dans un contexte de fort repli des marchés.

Lors d'une conférence téléphonique avec des analystes, le président et chef de la direction de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, a dit que le service de téléphonie sans fil de Vidéotron, dont le lancement est maintenant prévu d'ici la fin de l'été, allait représenter la principale source de croissance du groupe pour les prochaines années.

«Je ne dis pas que nous n'avons pas confiance en nos activités existantes, mais nous savons tous, et c'est une évidence, qu'elles ne sont pas appelées à connaître la même croissance que ce que la téléphonie mobile apporte présentement au monde industriel», a dit M. Péladeau.

Le président et chef de la direction de Vidéotron, Robert Dépatie, a pour sa part affirmé que le lancement du service sans fil, plusieurs fois reporté, allait «sans aucun doute» avoir lieu d'ici la fin de l'été. Le service devrait dans un premier temps être offert sur 80 % du territoire couvert par Vidéotron.

La direction de Quebecor a dit vouloir miser sur la satisfaction de la clientèle de Vidéotron pour ravir des clients aux grands fournisseurs de téléphonie sans fil. Selon M. Dépatie, il n'est pas question de recourir à une ou d'autres marques de commerce pour le nouveau service.

«Je crois que lorsque vous créez une nouvelle marque, c'est parce que vous voulez faire oublier les problèmes qui sont survenus, a-t-il dit aux analystes. Nous croyons fermement que notre marque est solide et qu'elle peut nous aider grandement, en raison de la satisfaction de notre clientèle. Je pense donc que la marque Vidéotron va faire l'affaire.»

Les dirigeants de Quebecor se disent toutefois conscients que les concurrents, notamment Bell, ne vont pas laisser leur clientèle s'éroder sans donner la réplique. Ils croient d'ailleurs que Bell cherche déjà à exercer une pression à la baisse sur les tarifs pour les services de télécommunications.

«Nous constatons de la pression de la part des concurrents, a dit M. Dépatie. Ils sont très agressifs quant aux prix, tant pour la vidéo que pour Internet. (...) Bell est très, très agressif. Mais nous demeurons confiants et continuons de miser sur notre marque, sur la satisfaction de notre clientèle et sur notre offre de services regroupés.»

Il a de plus exclu que Vidéotron puisse s'engager dans une guerre de prix avec Bell.

Économies dans les médias

Dans le secteur des médias, M. Péladeau a dit croire que les plus récents résultats témoignent de l'efficacité du modèle de convergence et de réduction des coûts mis en place par Quebecor. Malgré la baisse des revenus, le bénéfice d'exploitation de ce secteur a crû de 7,2 %, s'établissant à 59,6 millions.

«Par rapport à 2008, nous estimons les économies à 25 millions pour le trimestre et 45 millions pour les six premiers mois de l'année, dont la moitié en salaires et en avantages sociaux», a dit le chef de la direction.

Les revenus de tirage des journaux de Quebecor ont reculé de 3 % pendant le trimestre, ce qui s'est ajouté à une baisse de 2,5 % des revenus publicitaires.

La situation est plus difficile pour les journaux communautaires en régions, dont les revenus ont chuté de 5,1 %, comparativement à une hausse de 2,8 % pour les quotidiens des grandes villes.