Le premier ministre britannique David Cameron a estimé mardi que les Britanniques ne devaient pas s'inquiéter du projet du gouvernement de recourir à des sociétés privées pour traquer les fraudeurs aux allocations sociales, qui engrangeraient près de 2 milliards d'euros par an (2,72 milliards de dollars CAN).

Lors d'un déplacement à Manchester, M. Cameron a annoncé son intention de recourir à des prestataires privés --surnommés par plusieurs médias «Benefit bounty hunters» («chasseurs de primes pour fraudeurs aux allocations»). Selon lui, la fraude aux allocations représente 1,5 milliard de livres chaque année (2,45 milliards de dollars CAN).

«Je ne pense pas que les gens devraient s'en inquiéter», a-t-il souligné.

«Si vous avez droit à l'aide sociale et que vous pouvez la réclamer alors vous devriez le faire mais si vous n'y avez pas droit, vous ne devriez pas l'obtenir ni la réclamer», a relevé le premier ministre conservateur, au pouvoir depuis mai.

«Les entreprises privées utilisent différentes méthodes pour s'assurer qu'elles ne sont pas victimes de fraude, pourquoi l'État devrait-il agir différemment», a-t-il poursuivi. «En fin de compte, c'est l'argent du contribuable. Des gens qui travaillent dur chaque jour ne payent pas leurs impôts pour que quelqu'un d'autre puisse, littéralement, en profiter frauduleusement».

«Ce n'est pas bien, ce n'est pas juste et je veux arrêter cela», a-t-il affirmé. «En tant que nation qui commence à faire des économies pour contrôler son déficit budgétaire, la première réduction que nous devrions faire est dans le paiement de l'aide sociale à des gens qui n'y ont pas droit».

M. Cameron a annoncé le lancement à l'automne de mesures «intransigeantes» pour lutter contre la fraude et les erreurs en matière d'allocations sociales qui atteindraient, selon lui, 5,2 milliards de livres (8,50 milliards de dollars CAN) chaque année.

Il a indiqué dans le journal Manchester Evening News de mardi que ces mesures prévoiraient des sanctions plus lourdes, des poursuites en justice plus nombreuses ainsi que des encouragements à la dénonciation de fraudeurs et des efforts renforcés pour récupérer les sommes versées indûment.