Transcontinental (T.TCL.A) a annoncé mardi que son fondateur, Rémi Marcoux, avait monétisé 30 % des actions qu'il possède de l'imprimeur et éditeur.

Celui qui est également président du conseil d'administration de l'entreprise montréalaise a touché quelque 57,6 millions de dollars au terme d'une série de transactions complexes.

Nessa Prendergast, porte-parole de Transcontinental, n'a pas voulu donner les détails de l'opération, mais l'a résumée en disant que M. Marcoux avait obtenu d'une grande banque canadienne un prêt garanti sur quatre millions des actions de Transcontinental dont il continuera de conserver la «propriété véritable». Le contrat à terme a été établi en fonction de la valeur de l'action de l'entreprise à la clôture lundi, soit 14,39 $. Le titre avait alors gagné plus de 11 % depuis le début de 2010.

Les quatre millions d'actions ont été mises sur le marché mardi, puis ont été aussitôt rachetées par la banque avec laquelle Rémi Marcoux a conclu le contrat à terme. Cela a eu pour effet de faire chuter de plus de 4 % le cours du titre de Transcontinental, qui a clôturé à 13,80 $ mardi.

Outre ces quatre millions d'actions, les diverses sociétés de portefeuille de Rémi Marcoux continueront de détenir 9,2 millions d'actions de Transcontinental qui ne feront pas l'objet d'un prêt.

La famille Marcoux possède ainsi 16,4 % de toutes les actions de Transcontinental, mais comme ce sont des titres à votes multiples, elle contrôle en fait l'entreprise avec 69,7 % des droits de vote.

Malgré la «monétisation» dévoilée mardi, M. Marcoux, qui est âgé de 70 ans, pourra donc garder le contrôle de l'entreprise, qui valait mardi 1,1 milliard en bourse.

«Il a toujours été important pour moi d'assurer la continuité et la stabilité à long terme de nos opérations pour le bénéfice de nos clients, de nos employés et de nos actionnaires», a déclaré Rémi Marcoux dans un communiqué.

«La transaction que nous effectuons aujourd'hui a donc été conçue avec prudence dans le but de permettre à la fois la stabilité de Transcontinental et une planification successorale familiale à long terme», a-t-il ajouté.

En mai 2008, les fondateurs de la firme informatique montréalaise CGI [[|ticker sym='T.GIB.A'|]], Serge Godin et André Imbeau, avaient recouru au même procédé pour monétiser 30 % des actions et des options d'achats d'actions qu'ils possédaient conjointement dans l'entreprise, encaissant au passage 126,3 millions (97,6 millions pour M. Godin et 28,7 millions pour M. Imbeau).

De telles opérations permettent à leurs bénéficiaires de reporter à l'échéance du contrat à terme l'impôt sur les sommes reçues, pourvu que celles-ci soient constamment réinvesties. La durée du contrat conclu par MM. Godin et Imbeau était de 25 ans; dans le cas de M. Marcoux, elle n'a pas été divulguée.

En 1998, la famille Bombardier avait émis des débentures à un groupe d'investisseurs institutionnels en contrepartie d'une partie de ses actions de Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]], tirant un produit de 327,5 millions. La famille avait fait une bonne affaire en rachetant les débentures pour l'équivalent d'environ 100 millions, en 2005.