Le régulateur saoudien des télécommunications a donné aux opérateurs un délai de 48 heures expirant lundi pour finaliser un accord permettant de surveiller le contenu des messageries du téléphone multimédia BlackBerry, a rapporté tard samedi l'agence officielle Spa.

«À la suite des efforts des fournisseurs pour se conformer à la réglementation, il a été décidé de leur accorder 48 heures expirant à la fin de la journée du lundi pour tester les solutions proposées», a indiqué la Commission de la technologie des communications et de l'information (CITC), dans un communiqué publié par l'agence.

La CITC a ajouté qu'une décision sur la suspension ou non de ce service du BlackBerry serait prise à la «lumière des solutions proposées».

Initialement, la CITC avait annoncé une suspension de la messagerie du BlackBerry pour vendredi mais ce service a été rétabli après avoir été stoppé pendant quatre heures, selon des utilisateurs.

Samedi, un responsable de l'une des trois firmes des télécommunications saoudiennes a indiqué à l'AFP qu'un accord avec le fabricant du BlackBerry pour éviter la suspension du service de messagerie avait été «pratiquement acquis» et que les «dernières retouches» y étaient apportées.

Ce responsable, parlant sous le couvert de l'anonymat, n'a fourni aucune indication sur le contenu de l'accord mais la chaîne de télévision Al-Arabiya, à capitaux saoudiens, a précisé en citant des sources saoudiennes anonymes que le fabricant canadien Research in Motion (RIM) avait accepté le principe d'un accès des autorités saoudiennes au contenu des échanges sur le BlackBerry.

Selon la chaîne, un serveur pour ce téléphone au cryptage ultra sécurisé pourrait être installé en Arabie saoudite pour permettre cette surveillance.

Ryad a emboîté le pas aux Émirats arabes unis qui ont annoncé, dimanche dernier, la suspension à partir du 11 octobre des principaux services de BlackBerry, en arguant qu'ils n'étaient pas conformes aux réglementations.

L'Arabie saoudite (700 000 abonnés) comme les Émirats (500 000 abonnés) censurent l'accès à internet, notamment à des sites politiques d'opposition ou pornographiques.

Jeudi, les États-Unis et le Canada ont annoncé des discussions avec les pays qui demandent à pouvoir mieux surveiller ces téléphones.