Des Saoudiens essayaient vendredi de vendre leurs BlackBerry à l'approche de l'entrée en vigueur d'une interdiction étatique visant le service de messagerie instantanée de l'appareil, mais face à la pénurie d'acheteurs, ils ont dû réduire les prix qu'ils demandaient.

L'agence saoudienne de réglementation des télécommunications a annoncé plus tôt cette semaine que le service serait interrompu vendredi. Mais en milieu d'après-midi, il fonctionnait toujours. Un journal du pays, Okaz, a soutenu que l'interdiction prendrait effet à minuit. Aucun officiel saoudien n'était disponible pour confirmer la nouvelle vendredi, journée de prière dans le royaume.

L'Arabie saoudite fait partie des pays qui ont exprimé des préoccupations à l'effet que le BlackBerry pouvait constituer une menace à la sécurité du fait que les informations cryptées envoyées par le biais des téléphones transitent par des serveurs informatiques étrangers, ce qui empêche les gouvernements de les surveiller.

Les Émirats arabes unis ont annoncé qu'ils banniront les services de courriels, de messagerie instantanée et de navigation Internet du BlackBerry en octobre, alors que l'Indonésie et l'Inde demandent eux aussi de pouvoir exercer un plus grand contrôle sur les données envoyées par l'entremise de l'appareil.

Des officiels canadiens discutaient vendredi avec le fabricant ontarien du BlackBerry, Research in Motion [[|ticker sym='T.RIM'|]], et des représentants saoudiens dans le but d'éviter l'interdiction, a indiqué le ministre canadien du Commerce international, Peter Van Loan, à l'Associated Press.

M. Van Loan a assuré que les parties faisaient des progrès en vue d'une entente, sans toutefois aller jusqu'à dire qu'un accord était imminent.

Par ailleurs vendredi, le Liban a indiqué qu'il se penchait sur la menace sécuritaire que pourrait représenter le BlackBerry, en raison notamment d'allégations selon lesquelles des espions israéliens essaient d'infiltrer des réseaux téléphoniques dans le pays.

En Arabie saoudite, où l'on compterait pas moins de 750 000 utilisateurs du BlackBerry d'après la presse du pays, l'interdiction annoncée en a amené certains à accuser le gouvernement de vouloir restreindre davantage la liberté d'expression.

Dans le royaume, les BlackBerry sont populaires auprès des gens d'affaires et des jeunes, qui voient dans les caractéristiques de sécurité de l'appareil une façon de passer outre à l'attention des autorités.