Le président zimbabwéen Robert Mugabe va lancer le 11 août une vente aux enchères de «diamants du sang», autorisée par le régulateur du secteur qui a constaté des progrès dans le domaine des droits de l'Homme dans les mines de Marange, a annoncé vendredi le ministre des Mines.

«Le lancement des ventes aura lieu mercredi prochain (...) C'est une très bonne nouvelle pour le pays», a déclaré à l'AFP le ministre Obert Mpofu.

Les «diamants du sang», provenant de pays où ces pierres servent notamment à l'achat d'armes et où les droits de l'Homme sont violés, sont revenus sur le devant de la scène jeudi avec le témoignage de la mannequin Naomi Campbell au procès de l'ex-président du Liberia Charles Taylor, accusé d'avoir échangé des diamants contre des armes.

Au Zimbabwe, les exportations des diamants avaient été bloquées en novembre par le Processus de Kimberley (KP), un système de certification internationale qui vise à éliminer du marché les diamants alimentant des conflits ou des groupes armés.

Le KP avait décidé de suspendre les accréditations du Zimbabwe après avoir reçu des preuves de graves violations des droits de l'Homme dans les mines de Marange (est), notamment le recours au travail forcé sous la supervision de l'armée.

Depuis, le KP a estimé que la situation s'était améliorée et a décidé d'autoriser mi-juillet le Zimbabwe à procéder à deux ventes internationales d'ici septembre sous sa stricte supervision.

Le président Mugabe a promis dimanche que la vente de ces pierres précieuses bénéficierait à l'ensemble du pays et non à quelques individus.

Ce pays d'Afrique australe, qui a désespérément besoin de revenus, dispose d'importantes ressources en diamants dans les mines de Marange, pouvant représenter d'ici quelques années jusqu'à 25% de la production mondiale, selon le chef de l'Etat.