Une poussée de croissance en téléphonie sans fil chez Bell Canada et la réduction de certains frais d'exploitation ont permis au conglomérat de télécoms BCE (T.BCE) d'afficher des résultats meilleurs qu'attendu à son deuxième trimestre de 2010.

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De plus, confiants de la suite de ces bons résultats, les dirigeants de BCE ont bonifié le dividende aux actionnaires et rehaussé leurs objectifs financiers pour tout l'exercice 2010.

En Bourse, la réaction des investisseurs a rapidement été positive.

En dépit d'un marché baissier, ils ont poussé les actions de BCE en hausse de presque 3%, à 32,50$, nouveau sommet en 52 semaines.

Elles ont terminé avec un gain moins prononcé de 1,7%, à 32,16$.

«La performance de BCE est demeurée très positive avec ses gains dans le sans-fil, le renforcement des marges bénéficiaires, la croissance de capacité dans le haut débit et sa politique de dividende favorable aux actionnaires», selon Maher Yaghi, analyste des télécoms chez Valeurs mobilières Desjardins.

Néanmoins, il avertit des défis persistants à l'encontre des prochains résultats de BCE et sa principale filiale d'exploitation, Bell Canada.

«Son plus important secteur d'affaires, c'est-à-dire le téléphone filaire, demeure en déclin relatif. Aussi, les investisseurs doivent s'attendre à plus de pression concurrentielle sur ses revenus au cours des prochains trimestres. Au Québec en particulier, son principal concurrent, Vidéotron, lancera son réseau de sans-fil et multipliera les promotions de bouquets de services.»

Amélioration

Cela dit, les plus récents résultats de BCE et de Bell Canada suggèrent une situation nettement meilleure qu'il y a quelques trimestres à peine afin de contrer cette concurrence.

D'autant plus que Bell investit encore beaucoup dans ses réseaux afin d'en augmenter la capacité de transmission.

Après une importante mise à niveau dans le sans-fil, Bell allonge maintenant son réseau de fibres optiques le plus près possible de ses abonnés.

C'est ce qui lui permettra, entre autres, d'ajouter bientôt la télédistribution par protocole internet (télé IP) sur son réseau téléphonique dans les régions de Québec, Montréal et Toronto.

Entre-temps, au cours du deuxième trimestre de 2010, un gain notable de clients dans le sans-fil, surtout des usagers de téléphones intelligents à facture mensuelle plus élevée, a contribué le plus à la croissance de 4,5% des revenus de Bell Canada, jusqu'à 3,79 milliards.

Le bénéfice d'exploitation a fait encore mieux: en hausse de 30%, à 820 millions, alors que celui de tout BCE a franchi le seuil du milliard.

Outre les gains de revenus, les hauts dirigeants de BCE ont attribué cette rentabilité accrue à la bonne continuité des mesures de réduction des coûts d'exploitation depuis quelques trimestres.

Sur cette lancée, BCE a rehaussé de près de moitié son objectif de hausse de revenus pour Bell Canada pour tout l'exercice 2010.

Cette hausse devrait être de l'ordre de 2% ou 3%, au lieu des 1% ou 2% que l'on anticipait il y a six mois.

Quant au bénéfice par action de BCE, ses dirigeants misent désormais sur un gain de 10% à 12% pour tout l'exercice 2010, comparativement au gain de 6% à 10% prévu en février dernier.

Du coup, cette rentabilité accrue a justifié une deuxième hausse de dividende depuis un an.

Il s'établit désormais au taux annualisé de 1,83$ par action. Ce chiffre signifie un rendement enviable d'environ 5,6% sur la valeur courante de BCE en Bourse.

BCE

Deuxième trimestre 2010, variation annuelle

Revenus 4,4 milliards +3,3%

Bénéfice d'exploitation 1 milliard +22%

Bénéfice net 590 millions +70%

Bénéfice net par action 78¢ +73%

Cours boursier (au 5 août) 32,38$ +32%

Sources : BCE, Bourse de Toronto