La Commission fédérale du commerce (FTC), autorité américaine de la concurrence, a annoncé mercredi que le géant des microprocesseurs Intel (INTC) n'aurait plus le droit de menacer ses clients de représailles s'ils s'adressaient à ses concurrents.

«En acceptant cet accord, nous ouvrons la porte à la concurrence aujourd'hui et réagissons aux comportements anticoncurrentiels d'Intel, d'une façon qui n'aurait peut-être pas pu être obtenue dans le cadre d'un jugement qui aurait pu prendre plusieurs années», a expliqué le président de la FTC Jon Leibowitz lors d'une conférence de presse retransmise sur internet.

Parmi les points de l'accord, il est précisé qu'Intel aura l'interdiction de «lier des avantages accordés aux fabricants d'ordinateurs en échange de leur promesse de s'approvisionner exclusivement chez Intel (...) et de lancer des représailles contre des fabricants d'ordinateurs qui font affaire avec d'autres fournisseurs».

L'accord impose également à Intel d'être transparent sur les performances de ses «compilateurs», programmes de conversion de code source indispensables à l'écriture de logicels, qui peuvent être moins performants avec les puces de ses concurrents AMD, Nvidia, et Via.

Enfin Intel doit «maintenir un standard commun de connections, dit le bus, pour que (ses concurrents) puissent connecter leurs puces aux unités centrales» fonctionnant avec des produits Intel.

M. Leibowitz a promis qu'il surveillerait de près le respect de ses injonctions. «Nous n'hésiterons pas à imposer des amendes» en cas de manquement, a-t-il dit. A ce stade la FTC n'avait pas le pouvoir d'imposer des pénalités financières, alors qu'Intel a déjà versé l'an dernier 1,25 milliard de dollars à son concurrent AMD et 1,06 milliard d'euros d'amende aux autorités européennes de la concurrence.

Le régulateur avait porté plainte en décembre contre Intel, l'accusant «de mener une campagne systématique pour évincer ses rivaux».

Alors qu'en décembre Intel avait réagi avec colère aux poursuites de la FTC, lui reprochant de poser des conditions draconiennes l'empêchant de conduire ses affaires, mercredi le groupe californien s'est réjoui de pouvoir tourner la page.

«Cet accord fournit un cadre qui nous permettra de continuer à être concurrentiels et à apporter à nos clients les meilleurs produits possibles aux meilleurs prix», a indiqué dans un communiqué le directeur juridique d'Intel, Doug Melamed.

L'accord fait désormais l'objet d'une enquête publique de 30 jours, après quoi il pourra devenir définitif.

L'action Intel cédait 0,72% à 20,72 dollars vers midi à la Bourse de New York.