Le géant américain de la pharmacie Pfizer (PFE) a publié mardi un bénéfice en hausse de 9% sur un an au deuxième trimestre, meilleur qu'attendu, assorti de ventes en forte hausse grâce à l'intégration de Wyeth.

Le bénéfice net part du groupe s'est élevé à 2,475 milliards de dollars contre 2,261 milliards un an plus tôt. Le bénéfice par action hors éléments exceptionnels ressort à 62 cents alors que les analystes tablaient sur 52 cents en moyenne.

Le chiffre d'affaires du groupe a bondi de 58% à 17,327 milliards de dollars sur la période en raison de l'acquisition de Wyeth, finalisée le 15 octobre, mais aussi grâce à un effet de change favorable. Les analystes misaient sur 16,65 milliards de dollars seulement.

«Vu notre performance depuis le début de l'année (...), les progrès dans nos tentatives de baisser nos coûts, l'intégration de Wyeth et nos perspectives, nous confirmons nos prévisions pour 2010 et nos objectifs pour 2012», commente le directeur financier, Frank d'Amelio, dans un communiqué.

Il précise que le bénéfice hors éléments exceptionnels est maintenant attendu «dans le haut de la fourchette de prévisions» de 2,10 à 2,20 dollars par action.

En réponse à des questions d'analystes lors d'une conférence téléphonique, le PDG Jeff Kindler a admis une relative faiblesse des ventes en Europe, se contentant de faire remarquer que «les pressions sur les prix en Europe ne sont pas une nouveauté ni pour l'entreprise ni pour le secteur».

La division biopharmaceutique, qui inclut les produits d'oncologie, les marchés émergents ou encore les marques établies, a dégagé un chiffre d'affaires de 15,021 milliards de dollars, en hausse de 49%.

Jeff Kindler, cité dans le communiqué, estime que le lancement de la dernière version de son vaccin contre les maladies pneumocoques infantiles, Prevnar/Prevenar 136, «a fortement contribué» à la hausse des ventes de la division.

La division diversifiée, qui réunit les soins vétérinaires et les produits d'hygiène et de nutrition, a vu ses ventes presque triplées sur un an, à 2,242 milliards de dollars.

La progression des ventes sur les marchés émergents a été dynamique avec un gain de 11% sur un an, hors acquisition de Wyeth.

Lors de la conférence téléphonique, M. Kindler a fait remarquer que Pfizer avait reçu «de bonnes et de mauvaises nouvelles ce trimestre» sur ses médicaments en développement.

La Cour suprême des États-Unis a notamment rejeté fni juin un appel du laboratoire qui voulait éviter un nouveau procès dans une affaire concernant une Américaine ayant eu un cancer du sein après avoir pris un traitement hormonal post-ménopause.

Pfizer a aussi annoncé fin juin la suspension, à la demande des autorités, des essais cliniques de la molécule tanezumab, destinée au traitement de l'arthrose, en raison de certains cas d'aggravation de la maladie, et celui d'un médicament destiné au traitement d'un cancer de la moëlle osseuse, le Mylotarg.

M. Kindler a noté que Pfizer «attend d'ici la fin de l'année les résultats d'essais cliniques de phase 3 pour le tasocitinib dans le traitement de l'arthrose rhumatoïde, le Sutent dans le cancer du poumon, le Prevnar 13 pour la prévention des maladies à pneumocoques pour l'adulte, l'axitinib dans le traitement du cancer du rein et le busutinib contre la leucémie myéloïde chronique», un forme rare de leucémie.

Dans sa division diversifiée, le groupe prévoit notamment de lancer des lignes de vitamines et de laits pour enfants.

«Nous espérons que ces mesures, combinées à une légère amélioration du niveau des affaires, vont continuer à générer des résultats financiers solides», a poursuivi M. Kindler.