Une remotorisation de l'Airbus A320 permettrait de tuer dans l'oeuf la concurrence naissante du canadien Bombardier, mais l'avionneur européen doit s'assurer d'avoir les ressources pour lancer ce programme, estime son directeur commercial.

Airbus étudie la possibilité de doter son moyen-courrier à succès d'une nouvelle motorisation à l'horizon 2015. Boeing envisage de faire de même avec son 737.

Ces décisions pourraient être prises sous la pression de l'arrivée de nouveaux entrants sur le créneau des avions de 100 places, en particulier le CSeries du canadien Bombardier, qui promet des économies de carburant substantielles aux compagnies aériennes.

«Si on ne remotorise pas, il y aura probablement une niche» pour le CSeries, a reconnu le directeur commercial d'Airbus John Leahy devant la presse, avant l'ouverture du salon aéronautique de Farnborough. A l'inverse, si les deux géants améliorent leur moyen-courrier, il n'y aura «pas de marché pour le CSeries», a-t-il estimé.

Airbus estime que son A320 avec de nouveaux moteurs consommerait 15% de kérosène en moins.

«Est-ce qu'on le fera? J'aimerais penser que oui», a dit M. Leahy.

Toutefois, la décision n'a toujours pas été prise pour cette amélioration qui demanderait un important investissement financier et humain.

«Nous devons nous assurer que nous aurons les ressources en ingénierie» à l'heure où Airbus doit aussi assurer le succès d'autres programmes comme l'avion militaire A400M, le très gros porteur A380 et le futur long-courrier A350, a-t-il ajouté.

L'avionneur européen n'envisage pas de lancer un modèle réellement nouveau pour succéder à son A320 avant au moins 2025.