Les prix à la consommation aux États-Unis ont affiché leur troisième mois consécutif de baisse en juin, selon des chiffres publiés vendredi par le département du Travail, poussant l'inflation à un niveau faible.

En données corrigées des variations saisonnières, les prix ont reculé de 0,1% par rapport au mois précédent, après avoir déjà baissé de 0,1% en avril et de 0,2% en mai.

«Dans l'ensemble les coûts pour les consommateurs montent à un rythme qui n'est pas un souci important pour les ménages. Ce que cela montre, c'est que la reprise économique est assez modeste pour limiter la capacité à faire monter les prix», a estimé l'économiste Joel Naroff.

Cette baisse était attendue des analystes, après le recul des cours des matières premières énergétiques, qui a fait chuter les prix de l'énergie pour les ménages (-2,9%). «Le chiffre principal a été poussé vers le bas par une chute de 4,1% des prix de l'essence», a relevé Ian Shepherdson, de High Frequency Economics.

L'inflation sur un an est descendue à 1,1% en juin, soit son plus faible niveau depuis octobre 2009. Elle était encore à 2,0% en mai.

Hors énergie et alimentation («indice de base»), les prix à la consommation affichent une hausse de 0,2% par rapport au mois précédent, et de 0,9% sur un an.

La principale surprise est venue du bond de prix comme ceux de l'hôtellerie (+1,3%), des véhicules d'occasion (+0,9%) ou du textile (+0,8%).

Les perspectives de l'inflation aux États-Unis suscitent un débat très tranché au sein de la banque centrale (Fed). La majorité de ses dirigeants, dont son président Ben Bernanke, estime qu'elle devrait rester à ce faible niveau pendant un long moment.

Mais une minorité s'inquiète qu'elle puisse repartir brutalement si le déficit budgétaire persiste et si la Fed ne retire pas à temps les liquidités qu'elle a injectées dans l'économie, tandis qu'une autre minorité estime que le pays court aujourd'hui «un certain risque de déflation».

Les économistes étaient sceptiques sur ce dernier point. «Trois mois consécutifs de baisse des prix à la consommation ne signifient pas que nous soyons déjà en déflation. Ils proviennent largement de la baisse des prix de l'essence», qui commence à toucher ses limites, a estimé Nigel Gault.

Un autre rapport publié mercredi par le département du Travail montre que le salaire horaire moyen réel aux États-Unis a augmenté de 0,1% en juin par rapport au mois précédent. Cette hausse a été permise uniquement par la baisse des prix, le salaire étant stable.

En revanche, avec la baisse des heures travaillées, le salaire hebdomadaire moyen réel a baissé de 0,2% en juin.