Pour la première fois en 15 ans, les télédiffuseurs canadiens notent une baisse de leurs revenus publicitaires. Selon le nouveau rapport Industries de la télédiffusion de Statistique Canada, ces derniers ont diminué de 8,4% pour atteindre 3,1 milliards en 2009. Fait rare: la pub représentait moins de la moitié des revenus des télédiffuseurs, l'an dernier (47,8%).

Robert Trempe souligne toutefois que les télés généralistes vivent avec de telles baisses depuis plusieurs années. «Même si on peut anticiper une reprise du marché publicitaire qui accompagnerait la reprise économique, la fragmentation du marché publicitaire à l'origine du problème des généralistes ne disparaîtra pas», explique le directeur général principal des revenus pour les services français de Radio-Canada.

«C'est pourquoi Radio-Canada a créé une Direction générale des revenus avec comme objectif de développer une stratégie de diversification de ses sources de revenus auto-générés. Malgré les résultats très positifs que nous avons connus en 2009-2010, ce n'est qu'une partie de la solution pour Radio-Canada», a-t-il ajouté

Comme l'a dévoilé La Presse Affaires hier, si les recettes d'exploitation du secteur de la télédiffusion dans son ensemble se chiffraient à 6,5 milliards, elles ne sont toutefois qu'en légère hausse (0,6%), celle-ci étant attribuable à la baisse des revenus tirés de la publicité.

Les recettes d'exploitation des télés payantes et chaînes spécialisées ont augmenté de 6%, pour s'établir à 3,1 milliards, mais celles des télévisions généralistes publiques et privées ont diminué de 3,9% (3,4 milliards). C'est la baisse la plus notable en 10 ans. l'année «2009 a sans contredit été une année difficile pour plusieurs milieux et la télédiffusion ne fait pas exception, soutient la direction de V dans un courriel envoyé à La Presse Affaires. De tels chiffres viennent une fois de plus prouver l'importance des redevances pour les généralistes, les chaînes spécialisées ayant touché plus de 2 milliards de dollars en revenus d'abonnement contrairement à rien du côté des généralistes comme TVA et V. De plus, des mesures comme le Fonds d'amélioration pour la programmation locale (sont nettement insuffisantes), car il avantage les télédiffuseurs publics».

Cela dit, au pays, les télévisions généralistes privées québécoises sont les seules à avoir enregistré des bénéfices avant intérêts et impôts, soit 23,4 millions de dollars. Alors que celles de l'Ontario, de l'Ouest canadien et des Maritimes accusent des pertes (87,3 millions, 33,7 millions et 15,7 millions respectivement).