Une jeune PME de jeux vidéo de Montréal dirigée par d'ex-employés d'Ubisoft et de la firme publicitaire Cossette fait une belle percée dans le marché effervescent des logiciels à télécharger pour les appareils iPhone d'Apple.

En trois mois à peine, une gamme de jeux conçue par Gamerizon, nommée Chop Chop, vient de franchir le seuil des 4 millions de téléchargements par le réseau AppStore, qui est géré par Apple pour les usagers de ses téléphones iPhone et ses tablettes électroniques iPad.

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De plus, le troisième jeu de cette gamme, nommé Chop Chop Tennis, lancé il y a deux semaines, s'est élevé le week-end dernier à la première place du principal palmarès mondial de 40 pays pour les téléchargements de jeux de sports dans le réseau AppStore.

Avec plus d'un million de téléchargements en quelques jours, ce dernier-né de Gamerizon s'est aussi inscrit dans le top 3 des jeux pour iPhone pour les importants marchés des États-Unis et de la Chine.

«En trois mois, c'est le troisième jeu de notre série Chop Chop qui réussit une telle percée en période de lancement. Manifestement, nous avons trouvé notre voie dans un marché aussi concurrentiel que celui des jeux à télécharger sur l'iPhone, qui se comptent déjà par dizaines de milliers», indique Alex Sakiz, président et coactionnaire de Gamerizon.

Par conséquent, assure-t-il en entretien avec La Presse Affaires, Gamerizon serait déjà rentable malgré sa jeunesse et le coût des inévitables promotions de lancement de jeux à télécharger.

Ces promotions sont en fait des périodes de téléchargements gratuits de nouveaux jeux que les développeurs gèrent comme un outil précis de commercialisation.

«Ces promotions ne rapportent rien en revenus immédiats, mais elles servent surtout à générer du bouche à oreille parmi les utilisateurs de l'iPhone», explique M. Sakiz.

«Et quand ces promotions vont bien, comme pour nos jeux Chop Chop, nous pouvons ensuite introduire des tarifs flexibles à volonté pour les téléchargements.»

Bref, les dirigeants de la jeune Gamerizon semblent avoir bien apprivoisé autant leur concept de jeux à télécharger que les impératifs très particuliers de leur commercialisation.

«Avec cette possibilité d'ajuster constamment les prix des téléchargements, le marché des jeux pour appareils mobiles s'avère très différent de celui des jeux pour consoles, où les producteurs souhaitent des blockbusters vendus à prix déterminés d'avance en magasins», explique Alex Sakiz.

Par ailleurs, le succès initial de Gamerizon dans le marché très concurrentiel des applications pour iPhone et iPad s'explique aussi par la feuille de route de ses trois cofondateurs.

Le président, Alex Sakiz, 52 ans, a notamment été cadre en publicité pendant 10 ans à l'importante firme Cossette Communications Marketing.

Ses deux associés, les frères Martin et Robert Lizée, au début de la quarantaine, ont pour leur part été gestionnaires de projets à Ubisoft, la plus grande entreprise de conception de jeux du Québec.

Les frères Lizée ont aussi une formation professionnelle utile pour gérer une jeune entreprise productrice de jeux vidéo: l'un est avocat spécialisé en droits d'auteur et l'autre a une maîtrise en intelligence artificielle.

D'ailleurs, les trois fondateurs de Gamerizon ont déjà attiré des capitaux de quelques particuliers investisseurs, devenus coactionnaires.

Et selon Alex Sakiz, des gestionnaires de fonds de capital-risque commencent à s'enquérir des possibilités d'investir.

«Notre objectif est de créer l'une des gammes de jeux à télécharger pour appareils mobiles qui soit parmi les plus respectées de la planète», affirme le président de Gamerizon.

La prochaine étape importante aura lieu dès la mi-juillet avec le lancement d'un quatrième jeu Chop Chop, cette fois sur le thème du soccer.

«Après la conclusion de la Coupe du monde, et toutes ces heures à regarder du soccer à la télévision, de nombreux utilisateurs d'iPhone seront intéressés à pouvoir aussi jouer au foot sur leur appareil», anticipe Alex Sakiz.