Des données publiées hier sur les industries manufacturières, l'emploi et la vente de maisons laissent présager une croissance plus lente dans la deuxième moitié de l'année aux États-Unis, au moment où les dépenses gouvernementales pour stimuler l'économie commencent à diminuer.

L'indicateur sur l'industrie manufacturière de l'Institute for Supply Management est descendu davantage que prévu, à 56,2 le mois dernier, par rapport à 59,7 en mai. Un chiffre au-delà de 50 indique la croissance. Par ailleurs, les contrats d'achat de maisons existantes ont diminué de 30% en mai, et les demandes d'assurance emploi ont augmenté la semaine dernière.

«La reprise aux États-Unis semble se diriger vers un mauvais départ pour la deuxième moitié de 2010», a dit David Semmens, économiste à la Standard Chartered Bank, de New York. Le rythme de la croissance «est un motif d'inquiétude» et ne s'améliorera pas «jusqu'à ce que le marché de l'emploi se fortifie».

Prévisions revues à la baisse

Des économistes de JP Morgan Chase & Co. ont révisé à la baisse les prévisions de croissance aux troisième et quatrième semestres hier, un reflet de l'influence de la crise de l'endettement européenne sur les marchés boursiers, la confiance et les exportations. L'économie a crû de 3,2% sur une base annuelle d'avril à juin et croîtra de 3% au cours des trois prochains mois, en baisse par rapport à un estimé antérieur de 4%, a dit Michael Feroli, principal économiste de JP Morgan à New York, dans une note à des clients.

L'industrie manufacturière aux États-Unis a crû en juin au rythme le plus bas cette année, alors que les usines ont reçu moins de commandes et que la demande de l'étranger s'est affaiblie, selon un rapport d'ISM à Tempe, en Arizona. La prévision médiane des économistes interrogés par Bloomberg News était de 59.

Assurance emploi

Les premières demandes d'assurance emploi ont augmenté de 13 000 la semaine dernière, pour atteindre 472 000, a fait savoir le département du Travail, hier. Le nombre de personnes qui reçoivent l'assurance emploi a augmenté, tandis que le nombre de personnes qui reçoivent de l'aide d'urgence a diminué après que le Congrès n'eut pas prolongé une mesure à cet égard.

Le nombre de reventes de maisons a plongé de 30% en mai, plus de deux fois ce qui était prévu, après l'expiration d'un crédit d'impôt pour les acheteurs de maison, a dit la National Association of Realtors, hier.

Un autre rapport du département du Commerce a indiqué que les dépenses de construction ont diminué de 0,2% en mai, la première baisse en trois mois, alors que la construction de maisons a reculé et que les dépenses industrielles et en infrastructures de transports ont diminué.

En Chine, la croissance de l'industrie manufacturière a ralenti davantage que ce que les économistes avaient prévu, et un indicateur du volume de production des usines de la zone euro de 16 membres a baissé pour le deuxième mois, ont démontré deux études hier.

Le département du Travail annoncera aujourd'hui que le taux de chômage a atteint 9,8% en juin, comparativement à 9,7% en mai, selon la prévision médiane des économistes sondés par Bloomberg.

Les États-Unis ont perdu 125 000 emplois le mois dernier, un reflet de la réduction du nombre d'employés temporaires fédéraux qui participaient au recensement décennal. Pour leur part, les entreprises privées ont probablement créé 110 000 emplois.

L'économie a perdu 8,4 millions d'emplois pendant la récession qui a commencé en décembre 2007, plus importante baisse du genre depuis la Seconde Guerre mondiale. De janvier à mai, 495 000 nouveaux travailleurs ont grossi les effectifs des entreprises.

Au Canada, le produit intérieur brut réel a fait du surplace entre mars et avril, a indiqué mercredi l'agence nationale de statistique, après sept hausses mensuelles d'affilée, dont quatre d'au moins un demi-pour cent en cinq mois.