Les ventes au détail ont reculé contre toute attente aux États-Unis en mai, après sept mois consécutifs de hausse, selon des chiffres publiés vendredi par le département du Commerce à Washington.

Elles ont baissé de 1,2% par rapport à avril (en données corrigées des variations saisonnières), a indiqué le ministère, alors que les analystes estimaient qu'elles avaient progressé de 0,2%, selon leur prévision médiane.

Le ministère a revu en hausse de 0,2 point son estimation de la progression du mois précédent, à 0,6%.

L'indice des ventes du ministère, qui porte sur les ventes de détail et de la restauration, est très suivi aux États-Unis, car il permet de se faire une première idée de l'évolution de la consommation des ménages.

Son interprétation reste cependant délicate du fait qu'il n'est pas corrigé des variations de prix, et le mois d'avril a montré qu'il pouvait parfois prendre une direction opposée à celle de la consommation.

La baisse du mois de mai a été tirée par une chute des ventes de 9,3% dans le secteur des matériaux de construction et de l'équipement de jardin. Ce secteur avait connu une très forte hausse (8,5%) en avril.

Deux autres secteurs, sujets à des variations fortes d'un mois sur l'autre, ont également pesé sur l'indice.

Il s'agit des pompes à essence, dont la baisse des ventes de 3,3% a été tirée par une chute du prix du carburant de plus de plus de 6% entre le début et la fin du mois (selon l'AIE, agence gouvernementale d'information sur l'énergie), et du secteur de l'automobile, qui a vu ses ventes reculer de 1,7%.

Au total cependant, seules cinq des treize composantes de l'indice du ministère ont baissé en mai.

Celui-ci est resté en hausse en glissement annuel (de 6,9%), de même qu'en glissement trimestriel sur trois mois (de 2,1%).

«Toute reprise connaît des à-coups», a rappelé un des dirigeants de la banque centrale (Fed), Charles Plosser, dans un discours prononcé quelques minutes avant la publication des chiffres du ministère, indiquant que celle entamée aux États-Unis à l'été ne devrait pas faire exception à la règle.

«La trajectoire de notre économie connaîtra des hauts et des bas, mais en fin de compte, nous passerons le cap», a ajouté M. Plosser, estimant que la reprise était «en train de commencer à s'étendre».