On est encore très loin des sommets d'il y a deux ans, mais l'action de LAB Recherche (T.LRI) a gagné près de 20% hier à la suite de deux annonces coup sur coup dévoilées cette semaine. Et, selon le grand patron, Luc Mainville, l'entreprise de Laval pourrait dégager des profits d'ici la fin de l'année.

LAB Recherche s'occupe de tester de futurs médicaments sur les animaux avant qu'ils ne soient évalués sur les humains. Hier, elle a annoncé avoir pondu une nouvelle méthode de tests qui devrait permettre à ses clients, les entreprises pharmaceutiques, d'évaluer plus rapidement les chances de succès de leurs produits.

 

«L'idée est de mieux anticiper chez les animaux les effets qui vont survenir chez les humains. De plus en plus, les grandes sociétés pharmaceutiques veulent de nouveaux modèles pour ça», explique le président et chef de la direction, Luc Mainville.

LAB Recherche a été approchée par une «importante biotech américaine» dont l'identité n'a pas été dévoilée pour mettre au point une nouvelle méthode de tests. Les candidats-médicaments seront testés sur des mini-cochons, une espèce que LAB Recherche connaît bien. La méthode d'injection des produits et la collecte des informations sur les animaux ont cependant été revues.

Mardi, LAB Recherche a aussi annoncé qu'elle a mis sur pied une méthode de tests sur des primates pour évaluer des techniques de radiothérapie. Selon Luc Mainville, les deux nouvelles méthodes ont déjà amené des contrats d'une valeur d'un million de dollars. En tout, le président évalue les retombées commerciales des deux modèles entre 3 et 5 millions d'ici 2011.

Les investisseurs ont bien réagi aux nouvelles. Le titre a gagné 5 cents, ou 19,23%, hier, pour clôturer à 31 cents.

Il faut dire que l'action de LAB Recherche a besoin de pep. L'entreprise est entrée en Bourse en 2006 en émettant ses actions à 4$. Le titre a frôlé les 9$ à son apogée, avant de dégringoler de 6$ à 30 cents en un peu plus d'un mois à l'automne 2008, en pleine crise financière.

M. Mainville explique qu'après s'être endettée pour agrandir ses installations au cours des dernières années, LAB Recherche est maintenant prête à se battre contre des entreprises de tailles supérieures.

«Là, on essaie de maximiser l'utilisation de la nouvelle capacité qui a été créée. On a une capacité excédentaire très importante. Le défi, c'est maintenant de remplir la shop», dit M. Mainville, qui plaide que les annonces comme celles d'hier vont justement en ce sens en montrant la capacité de l'entreprise d'attirer de nouveaux clients.

Les profits? LAB Recherche a perdu 10,5 millions l'an dernier, mais son président est confiant de pouvoir dégager des profits d'ici la fin de l'année. «Avec l'expansion, on a pratiquement triplé le bassin de clients avec lesquels on peut travailler», dit-il.