Le marché les a aimés, ces résultats.

Alors que la Bourse de Toronto a connu une journée sans direction claire, le titre de l'imprimeur montréalais Transcontinental [[|ticker sym='T.TCL.A'|]] a pris tout près de 8%, finissant la séance à 13,24$. La cause: des résultats du deuxième trimestre meilleurs que prévu qui marquent un retour à la croissance interne, elle qui était absente depuis cinq trimestres. Et même le secteur de la publicité se porte mieux, quoiqu'il demeure fragile.«On voit un certain regain, explique en entrevue François Olivier, président et chef de la direction de Transcontinental, à propos des achats des grands annonceurs. Pas très fort, mais un regain. C'est de bon augure pour l'automne.»

Déjà, dit-il, ce marché s'est stabilisé, alors que, l'an dernier, il enregistrait des pertes variant de 10% à 15%. La publicité d'annonceurs locaux, elle, enregistre déjà une hausse de 3% par rapport à l'an dernier.

Et l'impression, qui représente encore les deux tiers des revenus de Transcontinental, se porte aussi un peu mieux. Au premier coup d'oeil, on constate que les revenus sont en baisse de près de 25 millions dans ce secteur, à 354,3 millions de dollars. Sauf que, quand on enlève les éléments exceptionnels, ils sont en hausse de 0,1%.

Au final, le bénéfice net atteint donc 67 millions, comparativement à une perte de 144,3 millions l'an dernier. Quand on élimine encore une fois les éléments inhabituels, la progression a été de 18%, à 91 millions.

«On a beaucoup de nouveaux contrats», explique M. Olivier, citant aussi le cas de l'impression du quotidien San Francisco Chronicle. «L'an passé, on dépensait de l'argent, puis on n'avait pas de revenus (avec le Chronicle). Cette année, on ne dépense plus d'argent et on a des revenus et des profits.»

Au deuxième trimestre, les revenus ont ainsi progressé de 2% quand on exclut les éléments exceptionnels. Mais ils baissent de 4% quand on tient compte de tous les éléments.

Le bénéfice a aussi été tiré par le haut en raison de l'important plan de rationalisation implanté l'an dernier, qui a eu comme conséquence le licenciement de quelque 1750 travailleurs, dont la moitié aux États-Unis.

Selon l'analyste Drew McReynolds, de RBC Marché des capitaux, l'élément important de ces résultats, c'est le retour de la croissance interne, celle qui n'est pas liée à des acquisitions. «Une belle surprise, dit-il. Je pense que le marché réagit à ça.»

Aux maniaques du virtuel qui ne croient plus en l'avenir des médias traditionnels comme les journaux ou les circulaires en papier, les patrons de Transcontinental répètent ces chiffres depuis plusieurs trimestres: «Les responsables de marketing, qui sont les gros clients de Transcontinental, dépensent entre 85% et 90% de leurs budgets de marketing dans les médias traditionnels.»

Cela se reflète dans les revenus de l'imprimeur. Le secteur des communications marketing compte pour à peine 5% des entrées de fonds du groupe au deuxième trimestre.

N'empêche que les prochaines acquisitions de Transcontinental se feront dans le secteur web, comme elle l'a fait le mois dernier avec la montréalaise LIPSO. L'objectif: offrir aux annonceurs des services nouveaux, en croissance, explique M. Olivier.

«On va faire des acquisitions là-dedans (les nouveaux médias), mais on a aussi des chances de gagner des parts de marché dans les 85% du marché qui demeurent des dépenses de médias traditionnels.»

Et l'avantage de ces secteurs traditionnels, c'est qu'ils nécessitent peu d'investissement majeur dans les années à venir, puisque Transcontinental y a déjà mis 1,5 milliard ces dernières années.