La petite québécoise a été séduite par le réseau de distribution international de la grande suédoise. Celle-ci a craqué pour la technologie unique de la québécoise. Et les deux ont décidé de s'unir pour continuer ensemble sur le chemin de la vie.

C'est l'histoire qu'ont racontée hier les dirigeants d'Elekta et de Resonant Medicals, respectivement établies à Stockholm et Montréal, deux sociétés qui font dans la radiothérapie contre le cancer. La suédoise a acheté la montréalaise hier pour 30 millions de dollars. «C'est très bien de vivre ensemble, mais c'est encore mieux d'être marié!» a lancé hier Tomas Puusepp, président et chef de la direction d'Elekta, expliquant que les deux sociétés ont discuté de collaboration pendant un an avant de conclure que le plus simple serait d'unir leurs activités.

La transaction fait l'affaire des deux camps, s'il faut en croire leurs dirigeants.

«C'est un jour merveilleux pour nous. Cette transaction amène Resonant dans la famille d'Elekta, et c'est un énorme avantage tant pour nous que pour Elekta», a dit Tony Falco, président et fondateur de Resonant Medical, qui assure que les 35 employés montréalais demeureront en poste.

Resonant a inventé une technologie qui permet de s'assurer que les rayons X envoyés pour détruire les tumeurs cancéreuses en radiothérapie atteignent bel et bien leur cible. Ses appareils de guidage sont déjà commercialisés au Canada, aux États-Unis et dans quelques pays d'Europe. Elekta, elle, est une multinationale de 2550 employés qui vend des outils pour traiter le cancer par radiothérapie et radiochirurgie dans plus de 5000hôpitaux dans le monde.

Les intérêts de chacun sont simples. Pour Resonant, il s'agit d'accéder au réseau de distribution d'Elekta pour conquérir de nouveaux marchés.

«Ça nous aurait pris 20 ans pour bâtir un tel réseau», a lancé hier M. Falco, qui croit que «si on fait notre travail comme il faut, cette transaction va conduire à une expansion à Montréal».

Resonant ne veut pas dévoiler son chiffre d'affaires actuel, mais estime pouvoir vendre pour 10 millions d'équipements l'an prochain au sein d'Elekta.

«Ce qui se fait ici à Montréal est unique en termes de compétences. Cette technologie augmentera significativement la valeur de ce qu'on offre déjà», a assuré de son côté le président d'Elekta, affirmant lui aussi que le groupe montréalais ne sera pas démantelé.

Resonant, société née en 2000 des laboratoires de l'Université McGill, a bénéficié du soutien de plusieurs sociétés de capital-risque pour grandir, dont la Banque de développement du Canada, le Mouvement Desjardins, Inovia, VenGrowth, Lumira Capital et JovInvestments.