Le produit intérieur brut américain a progressé de 3,0% (en rythme annuel) par rapport au trimestre précédent, a indiqué le département du Commerce à Washington, revoyant ainsi en baisse son chiffre de 3,2% donné fin avril.

Cette deuxième estimation officielle du PIB va à l'encontre des prévisions des analystes, qui attendaient une révision en hausse du chiffre du ministère, à 3,3%, selon leur consensus médian.

Le ministère indique que sa nouvelle estimation s'explique par des «révisions à la baisse des dépenses de consommation des ménages, de l'investissement des entreprises et des exportations nettes» n'ayant été compensées qu'en partie par «une révision en hausse des variations des stocks des entreprises.»

L'hiver a marqué le troisième trimestre de croissance d'affilée pour les États-Unis, sortis pendant l'été de la récession la plus longue qu'elle ait connue depuis la seconde guerre mondiale.

Selon les nouvelles données du ministère, la consommation des Américains a progressé de 3,5% de janvier à mars, ce qui marque sa plus forte hausse depuis l'hiver 2007. Les dépenses de consommation des ménages ont ainsi retrouvé leur rôle traditionnel de moteur de l'économie du pays, en assurant 80% de la croissance du premier trimestre.

L'investissement a apporté pour sa part 1,66 point de croissance. La quasi-totalité de cette contribution (1,65 point) ressort à la hausse des stocks des entreprises (signe de la reprise de l'activité et d'une hausse attendue de la demande). En hausse pour le deuxième trimestre de suite (après cinq de recul), l'investissement des entreprises a ralenti à 3,1%, tandis que l'investissement des ménages dans le logement replongeait de 10,7%, après deux trimestres de hausse.

Les freins à la croissance ont été le commerce extérieur, qui a fait perdre 0,66 point à la hausse du PIB, et, dans un moindre mesure la dépense publique. Malgré les efforts de relance des autorités fédérales, celle-ci reste plombée par les difficultés des États fédérés, qui ont réduit leurs dépenses de 3,9%. Il faut remonter à 1981 pour trouver une baisse plus forte (de 7,4%).

La baisse de l'estimation du PIB a été publiée après que plusieurs responsables du gouvernement et de la banque centrale eurent émis des craintes de voir les problèmes de l'Europe contaminer la croissance américaine.

Malgré cela, le gouvernement, la banque centrale, le Fonds monétaire international (FMI) et l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) ont revu récemment en hausse leur prévision de croissance pour les États-Unis cette année.