Maintenant que le creux de la récession est passé, l'économie canadienne connaît un «rebond vigoureux» qui fait dire à l'OCDE que la reprise est désormais «fermement enracinée».

Dans ses dernières perspectives économiques publiées mercredi à Paris, l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), évoquant une reprise plus forte et plus rapide que prévu, a revu à la hausse l'ensemble de ses prévisions pour 2010 et 2011.

Il y a six mois, dans leur précédent rapport, les experts tablaient sur une croissance mondiale de 3,4% et 3,7% pour cette année et l'an prochain. Ils misent maintenant sur une augmentation du produit intérieur brut (PIB) de 4,6 et 4,5 points. Aux États-Unis, ils prévoient une hausse de l'activité de 3,2% pour la même période.

Cette révision à la hausse vaut aussi pour le Canada. L'OCDE s'attendait à une croissance de 2% en 2010: elle sera finalement, selon elle, de 3,6% cette année puis de 3,2% l'année suivante, l'expansion ayant un peu «perdu de son allant» dans l'intervalle.

«Le rythme actuellement très soutenu de la croissance devrait ralentir en 2010, avant de réaccélérer modestement en 2011. Les exportations seront freinées par la fermeté du dollar canadien, dont le taux de change a franchi récemment son niveau de parité avec la monnaie des États-Unis», expliquent les économistes.

Quoiqu'il en soit, le contraste est saisissant: en 2009, le PIB canadien devait reculer de 2,7 points, mais il a enregistré dans le dernier trimestre une «augmentation impressionnante» de 5% (en rythme annualisé). Tout indique qu'il a connu un bond aussi «considérable» dans les premiers mois de 2010.

L'OCDE attribue notamment cette situation à l'amélioration soutenue des conditions financières, au rebond de l'activité économique aux États-Unis, au renforcement de la confiance et «aux ambitieuses mesures de relance budgétaire et monétaire prises au Canada et à l'étranger».

Les économistes estiment toutefois que ces mesures «temporaires» ne doivent pas être maintenues plus longtemps. Selon eux, les pouvoirs publics doivent les «laisser expirer» dans le but «d'éviter toute stimulation excessive de l'économie tandis qu'elle se redresse d'elle-même».

«Pour renforcer leur crédibilité, les autorités devraient développer les plans d'assainissement budgétaire récemment annoncés, en mettant l'accent sur les réductions des dépenses», ajoute l'OCDE.