Après plusieurs petites acquisitions dans les secteurs de la santé et des mines, le fabricant de simulateurs CAE (T.CAE) ouvre la porte à de plus grosses acquisitions dans son principal secteur d'activités, l'aviation.

«Nous n'avons pas arrêté de faire des acquisitions, nous en avons fait cinq au cours du dernier exercice, a indiqué le président et chef de la direction de CAE, Marc Parent, au cours d'une conférence téléphonique hier, à l'occasion de la divulgation des résultats annuels de l'entreprise. Mais nous regardons maintenant de plus grosses acquisitions, du côté de l'aviation civile ou militaire.»Il a expliqué que le bilan solide de CAE lui permettait de saisir les occasions qui pourraient se présenter dans le marché actuel.

«Je ne veux pas gonfler les attentes, mais si nous voyons l'occasion d'une plus grosse transaction, nous ne fermerons pas les yeux», a-t-il déclaré, insistant toutefois sur l'importance de réaliser une transaction qui ne malmène pas le bilan.

M. Parent a affirmé que CAE avait connu une bonne performance au cours de l'exercice 2010 en dépit du profond ralentissement qui a caractérisé l'aviation civile.

«Nous avons conservé notre leadership au niveau de l'aviation civile avec des marges solides et avec l'obtention de plus de 70% du marché mondial des commandes de simulateurs de vol avec appel d'offres», a-t-il fait valoir.

C'est toutefois le secteur de la défense qui a permis de sauver la mise. Les revenus ont augmenté de 12% pour atteindre près de 809 millions de dollars au cours de l'exercice 2010, qui se terminait le 31 mars dernier. Les revenus militaires représentent maintenant 53% des revenus de l'entreprise. Le carnet de commandes des simulateurs et des services de formation dans le secteur militaire atteint plus de deux milliards de dollars, ce qui représente les deux tiers du carnet de commandes de CAE.

Par comparaison, les revenus liés aux services de formation dans le secteur civil ont diminué de 6% en 2010, alors que les revenus liés aux simulateurs civil ont chuté de 41%. CAE n'a livré que 20 simulateurs civils en 2010, comparativement à 34 en 2009.

Les revenus de l'ensemble de l'entreprise ont diminué de 8% pour atteindre 1,5 milliard alors que le bénéfice net a dégringolé de 28% pour se fixer à 144 millions.

Il y a un an, face au ralentissement qui s'amorçait dans le secteur civil, CAE avait annoncé la mise à pied de 700 employés, dont 600 à Montréal. Ces mises à pied ont effectivement été réalisées. Toutefois, en raison de la croissance du secteur militaire, CAE a procédé à diverses embauches et compte maintenant presque le même nombre d'employés qu'il y a un an.

«Le type d'employés est toutefois un peu différent», a noté M. Parent.

CAE accordera également ce mois-ci «une hausse de salaire bien méritée» aux employés après un gel d'un an.

Le grand patron de CAE s'est montré encouragé par des signes de reprise dans l'aviation civile, qu'il s'agisse d'une augmentation du trafic passager ou d'une plus grande utilisation des avions d'affaires. L'entreprise prévoit livrer un peu plus de 20 simulateurs civils cette année.

Le titre de CAE a perdu 16 cents pour clôturer à 9,56 dollars à la Bourse de Toronto hier.

CAE EN 2010

2009-2010 /2008-2009 /Variation

Revenus 1,53 milliard /1,67 milliard /-8%

Bénéfice net 144 millions /201 millions/ -28,3%

Par action 56 cents/ 79 cents /-29%