Alors que la guerre s'intensifie entre les fournisseurs de sans-fil, le président de Rogers Communications (T.RCI.B) défend la supériorité de son réseau... même si un tribunal a décrété qu'il ne pouvait être qualifié de «plus fiable» au pays.

En entrevue à La Presse Affaires hier, Nadir Mohamed, président et chef de la direction de Rogers, a insisté sur la longue feuille de route de Rogers en téléphonie évoluée. L'entreprise possède un réseau de type GSM depuis plus de 10 ans, a-t-il fait valoir, un choix technologique que Bell [[|ticker sym='T.BCE'|]] et Telus [[|ticker sym='T.T'|]] ont «imité» l'automne dernier en lançant leur réseau commun de 1 milliard de dollars.

«Juste parce que vous annoncez avoir une nouvelle technologie ne signifie pas que vous avez en réalité bâti le réseau et que vous avez la qualité et la fiabilité de quelqu'un qui est dans le marché depuis longtemps», a dit M. Mohamed, de passage à Montréal.

Rappelons que le lancement de ce réseau a donné lieu à un véritable feuilleton juridique avant Noël. Telus a poursuivi Rogers devant un tribunal de la Colombie-Britannique, qui a obligé l'entreprise à retirer toutes les publicités où elle présentait son réseau comme «le plus fiable». Rogers a ensuite poursuivi Bell pour des raisons à peu près semblables.

Concrètement, ce nouveau réseau high tech a permis à Bell et Telus d'offrir des appareils plus sophistiqués - dont l'iPhone - qui étaient auparavant l'apanage exclusif de Rogers. Les deux entreprises disent aujourd'hui offrir une couverture beaucoup plus vaste que celle de leur concurrent ontarien. Et Bell a présenté les meilleurs résultats de son histoire dans le sans-fil la semaine dernière, attribués en partie au nouveau réseau.

Nadir Mohamed ne se montre pas inquiet pour autant. Il estime qu'en fin de compte, le consommateur décidera quelle entreprise est la meilleure. «Ce qui compte, c'est ce que le client expérimente chaque jour. Les batailles juridiques sont des batailles techniques.»

Le dirigeant se montre aussi confiant face à l'arrivée de plusieurs nouveaux fournisseurs de sans-fil d'ici quelques mois, dont Vidéotron au Québec. Il estime que le marché est loin d'être saturé, admettant au passage que Rogers devra rehausser quelque peu son service à la clientèle. «Il y a place à l'amélioration et nous nous y attelons.»

iPad

Rogers a par ailleurs annoncé hier le prix de ses forfaits de données pour l'iPad d'Apple, qui sera lancé au Canada le 28 mai. L'entreprise offrira deux forfaits: 15$ pour 250 Mo de transfert de données ou 35$ pour 5 Go.

Il s'agit d'une offre moins généreuse que celle du fournisseur AT&T aux États-Unis, qui proposera des forfaits illimités à 30$US par mois.

La vente de l'iPad se fera de la manière au Canada qu'au sud de la frontière, a laissé entendre Nadir Mohamed hier. C'est-à-dire que les consommateurs ne pourront obtenir de rabais sur l'appareil s'ils s'engagent à prendre un contrat de trois ans, comme c'est le cas avec l'iPhone et la plupart des téléphones. L'achat de l'iPad devra se faire directement auprès d'Apple.

Rogers Communications a présenté à la fin d'avril des résultats en hausse au premier trimestre, qui ont fortement réjoui les analystes. L'entreprise a enregistré des profits de 380 millions de dollars, par rapport à 309 millions un an plus tôt. Hier, l'action de Rogers (B) a perdu 10 cents, à 35,88$.