Le groupe anglo-canadien d'information financière et professionnelle Thomson Reuters a publié mardi un bénéfice net en chute de 33% sur un an pour le premier trimestre, mais il a confirmé ses prévisions et évoqué une accélération de la reprise des ventes.

Le bénéfice net part du groupe s'est établi à 127 millions de dollars, a indiqué le groupe dans un communiqué. «Le début de reprise des ventes que nous avons commencé à voir au deuxième semestre 2009 s'est consolidé et a accéléré au premier trimestre 2010», a commenté le directeur général Thomas Glocer, cité dans un communiqué.

«Nous continuons à penser que nous verrons revenir la croissance du chiffre d'affaires au deuxième semestre de cette année», a-t-il ajouté.

Il a précisé que le groupe comptait sur le lancement de plusieurs nouveaux services professionnels, à commencer par la nouvelle plateforme d'informations juridiques à destination des professionnels du droit, Westlaw Next, déjà lancée en début d'année, pour tirer le meilleur profit de la reprise de l'économie.

Pour la période janvier-mars, le chiffre d'affaires est resté pratiquement stable à 3,140 milliards de dollars.

Les services aux professionnels (du droit, de la santé etc.) ont vu leur chiffre d'affaires augmenter de 2% à 1,295 milliard de dollars (+1% hors effet de change), et les activités de marché et de médias sont restées stables à 1,846 milliard de dollars de chiffre d'affaires.

L'activité médias seule a vu ses recettes céder 1% à 80 millions de dollars, mais sans un effet de change positif, elle aurait reculé de 5%, en raison de «bugets serrés» chez les clients.

Lors d'une téléconférence avec des journalistes, le directeur financier Bob Daleo a toutefois nuancé: «nous commençons à voir une amélioration des ventes nettes de l'agence (de presse), c'est de bon augure pour l'activité médias», a-t-il dit.

«Les clients médias dans le monde entier continuent à être soumis à d'importantes pressions sur les coûts, mais cela va peut-être un peu mieux que l'an dernier», a précisé M. Glocer. «Certains, maintenant qu'ils ont remis à plat leur structure de coûts, voient au moins la possibilité d'une reprise des recettes publicitaires et un répit dans ce qui a été pendant cinq ans une vague de pressions sans relâche».

Egalement de bon augure, M. Glocer a noté une «tendance en hausse», déjà visible dans l'activité «relativement modeste» des informations fournies directement aux lecteurs via le site reuters.com et diverses applications mobiles, y compris les «importants téléchargements» de l'application gratuite pour l'iPad, financée par la publicité.

Le groupe a confirmé sa prévision avancée en février d'un chiffre d'affaires stable ou en léger recul en 2010, en raison de l'impact du recul des contrats signés en 2009.

L'analyste Tim Casey, de la Banque of Montreal (BMO), a souligné que ces résultats étaient «un peu meilleurs qu'attendu», notant que l'impact sur 2010 des mauvaises ventes de 2009 était lié au modèle d'abonnement sur lequel fonctionne la plus grande partie du groupe.