L'activité manufacturière aux Etats-Unis a poursuivi son accélération en avril de façon plus marquée qu'attendu, selon l'indice des directeurs d'achats publié lundi par l'association professionnelle ISM.

L'ISM manufacturier a gagné 0,8 point par rapport à mars, pour s'établir à 60,4%, son plus haut niveau depuis juin 2004. Les analystes attendaient une progression de 0,4 point seulement, à 60,0%, selon leur consensus médian.

L'ISM traduit une croissance de l'activité lorsqu'il est supérieur à 50. Au-dessus de ce niveau, son amélioration d'un mois sur l'autre signale une accélération de la croissance.

L'enquête de l'ISM relève la vitalité «extraordinaire» des nouvelles commandes passées au secteur manufacturier, ainsi que la poursuite des embauches, en hausse pour le cinquième mois consécutif.

«Globalement, le redressement du secteur manufacturier reste tout à fait solide et tout annonce une poursuite de sa croissance», a souligné l'ISM.

L'enquête confirme le rôle moteur du secteur manufacturier dans la reprise économique entamée par les Etats-Unis à l'été.

Elle est «encourageante», estime Nicholas Tenev, économiste de Barclays Capital, pour qui le secteur manufacturier continue de bénéficier d'une amélioration de la conjoncture menée par une demande forte dans un grand nombre de segments.

«C'est simple, estime l'économiste indépendant, le secteur manufacturier ne cesse de s'améliorer, et cela pourrait être le signe que la reprise s'accélère».

Ian Shepherdson, de l'institut HFE, est beaucoup plus prudent. Selon lui, l'ISM manufacturier pourrait être proche de son pic. De plus, l'indice ne porte que sur une faible part de l'activité (le secteur manufacturier ne représentait que 11,5% du PIB américain en 2008) ajoute-t-il, notant en particulier qu'il «ignore» le secteur des petites entreprises, «dans un état de faiblesse terrible».