Le ministre du Développement économique, Clément Gignac, mise sur la disponibilité du capital de risque pour attirer au Québec des entreprises biotechnologiques, à l'occasion de la plus importante conférence du secteur, qui se tient cette semaine aux États-Unis.

Alors qu'il s'apprêtait à participer à une mission économique dirigée par le premier ministre Jean Charest à Chicago, M. Gignac a reconnu, dimanche, que plusieurs autres juridictions canadiennes et américaines rivalisent avec le Québec.

Mais selon le ministre, la disponibilité de capitaux de démarrage est un avantage pour le Québec, ce qui pourrait inciter des entreprises des secteurs pharmaceutiques et autres sciences de la vie à venir s'y établir.

Lors d'une entrevue téléphonique, juste avant son départ pour le Midwest, M. Gignac a rappelé que le Québec a concentré l'an dernier 40% du capital de risque investi dans le secteur des biotechnologies au Canada.

«Quand on se compare, on se console, a-t-il déclaré. Ça attire l'attention des entreprises.»

BIO International Convention (BIO), un événement annuel auquel M. Charest participe pour la quatrième fois, rassemblera 15 000 participants en provenance de 60 pays, cette semaine à Chicago.

Selon des documents du ministère du Développement économique, dans le Midwest des États-Unis, plusieurs entreprises de biotechnologie en phase de démarrage ont plus de difficultés à trouver du capital de risque que sur les deux côtes américaines.

Forte concurrence

Dimanche, au McCormick Place, le centre des congrès où se tiendra BIO, des ouvriers s'affairaient à monter les kiosques des différents pays, provinces canadiennes et États américains qui ont envoyé des délégations.

Dans le vaste hall d'exposition, les kiosques des provinces canadiennes ont été regroupés sous d'immenses bannières rouges et blanches du Canada. Le comptoir du Québec est situé tout à côté de ceux de l'Ontario, de la Saskatchewan, de l'Alberta et des provinces atlantiques et à quelques pas de ceux de l'État du Maryland et de l'Irlande.

Même s'il reconnaît que la concurrence est forte pour attirer des entreprises, M. Gignac croit que la réputation des chercheurs québécois et les crédits d'impôts incitatifs doivent permettre au Québec de tirer son épingle du jeu.

«La concurrence est vive mais on est capables d'être compétitifs tout en assurant que le contribuable québécois en a pour son argent», a-t-il dit.

Chute des dépenses en R&D

Selon un récent rapport de la firme Ernst & Young, les dépenses en recherche et développement ont chuté de 44% au Canada, en 2009, pour s'établir à 354 millions $ US comparativement à 626 millions $ US l'année précédente.

Le nombre de sociétés du secteur des biotechnologies a aussi baissé au pays, passant de 474 à 325, au cours des cinq dernières années.

Le capital de risque destiné aux sociétés fermées a chuté à 100 millions $US, en 2009, mais plus de 40% de cette somme a été mobilisée au Québec, suivi de la Colombie-Britannique, qui en a obtenu 25 pour cent, et de l'Ontario, avec 20 pour cent.

L'automne dernier, le gouvernement Québec a adopté une nouvelle politique de développement pour attirer les entreprises biopharmaceutiques et biotechnologiques. Cette stratégie est dotée d'un budget de 123 millions $ sur trois ans.

Lundi et mardi, M. Charest dirigera à Chicago une mission commerciale à laquelle participera une centaine de représentants d'entreprises et d'organisations québécoises.

Durant son séjour, M. Charest rencontrera des dirigeants d'entreprises biopharmaceutiques il profitera aussi de sa présence dans la capitale de l'Illinois pour s'entretenir avec le gouverneur de l'État, Pat Quinn.