Les miracles de Jaroslav Halak permettront à RDS d'empocher encore plus de profits cette année. Mais les annonceurs fidèles au Tricolore seront aussi récompensés: ils auront accès à des centaines de milliers de téléspectateurs supplémentaires sans payer un cent de plus.

RDS ne dévoile pas ses profits générés depuis le début des séries éliminatoires de la LNH, mais l'entreprise peut difficilement cacher que la victoire du Canadien de Montréal contre Washington a été rentable sur le plan financier. «Nous ne calculons pas nos profits à la journée ou à la semaine, mais les séries du Canadien font partie de notre large inventaire de programmation qui fait de RDS un réseau performant», dit Claude Deraîche, porte-parole de RDS, qui a généré des profits de 17,1 millions de dollars en 2009, selon un rapport du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). RDS est le troisième réseau de télé francophone sur le plan de la rentabilité au pays, derrière Canal Vie et Canal D.

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En première ronde, RDS vendait une pub de 30 secondes jusqu'à 13 000$, selon nos informations. Le coût passera à 16 000$ dès demain en deuxième ronde contre Pittsburgh. RDS n'augmente pas ses tarifs mais plutôt les auditoires promis aux annonceurs.

En première ronde, les annonceurs ont payé sur la base d'un auditoire moyen de 1,19 million de téléspectateurs par match. En deuxième ronde, les tarifs sont basés sur un auditoire moyen de 1,48 million par match. «Plus le Canadien gagne, plus les auditoires augmentent, plus RDS fait de l'argent», résume Alain Tardy, vice-président, médias, de la firme Marketel.

RDS reste prudent dans ses promesses aux annonceurs. Une attitude qui l'honore, mais qui prive le réseau de revenus supplémentaires. Contre Washington, l'auditoire moyen des sept matchs a été de 1,34 million de téléspectateurs. Comme les annonceurs n'ont payé que pour un auditoire de 1,19 million, ils ont eu accès «gratuitement» à 150 000 téléspectateurs par match.

«RDS est toujours prudent dans ses auditoires de vente pour ne pas avoir à compenser ses clients par la suite s'ils n'atteignent pas 90% de leurs auditoires», dit Martine Mailly, directrice du placement électronique à la firme Carat Stratégem.

Les annonceurs du Tricolore à RDS ont été particulièrement récompensés au cours du match décisif à Washington: ils ont payé pour un auditoire moyen de 1,19 million, mais ont rejoint en moyenne 1,97 million de téléspectateurs avec une pointe à 3,106 millions durant la troisième période.

Les prix varient aussi selon la fidélité de l'annonceur. Celui qui s'est décidé à la dernière minute paiera plus cher qu'un annonceur fidèle à l'équipe et au réseau depuis le début de la saison. «Les annonceurs qui ont appuyé l'équipe depuis le début de la saison ont fait un bon calcul cette année. Est-ce que RDS va profiter de la manne des séries? Oui, mais pas autant qu'on pourrait penser», dit Alain Tardy, vice-président, médias, de la firme Marketel.

Selon certaines firmes de placement de publicité, RDS n'a pas écoulé tous ses espaces publicitaires en première ronde des séries malgré la frénésie autour du Canadien. «On comprend qu'il restait quelques publicités à vendre durant la série contre Washington», dit Martine Mailly, directrice du placement électronique à la firme Carat Stratégem.

«RDS manque parfois de temps pour vendre toutes ses pubs, car il y a un volume important de publicités à vendre en seulement deux jours», dit Jean-Pierre Giroux, vice-président associé de la firme Touché! PHD.

RDS soutient avoir vendu toutes ses publicités au cours de la première série contre Washington. «Nous avons diffusé 12 minutes de publicité à l'heure comme le CRTC nous le permet, dit le porte-parole, Claude Deraîche. C'est vrai qu'il y a un temps restreint pour vendre les publicités entre deux matchs, mais cette difficulté est compensée par la frénésie du hockey.»

Au cours du septième match contre les Capitals de Washington, RDS a enregistré le deuxième plus important auditoire de pointe (3,106 millions) et le quatrième plus important auditoire moyen (1,97 million) de son histoire.