Comme un éléphant dans un magasin de porcelaine!

C'est l'impression qu'on a en vérifiant l'impact des ventes sur l'internet dans le marché des agents de voyages.

L'exemple le plus probant?

À elle seule, l'agence de voyages virtuelle Expedia, affiliée du géant des logiciels Microsoft, accapare maintenant un marché annuel de 22 milliards US et de 57 millions de transactions.

Pourtant, sa marge bénéficiaire nette en fin d'exercice 2009 se limitait à un maigre résultat de 1,8% de la valeur totale des réservations, ou 410 millions US en tout.

Du côté des transporteurs aériens, les ventes directes de billets par leur site internet ont aussi eu un effet dépressif sur le marché habituel des agents de voyages.

Ces transporteurs peuvent tester leurs tarifs de façon directe et instantanée sur le web. De plus, ils ont pu ainsi écarter en bonne partie des intermédiaires commerciaux comme... les agents de voyages.

Chez Air Canada, par exemple, les ventes sur l'internet accaparent désormais un peu plus de la moitié (56%) de tous les billets vendus pour les vols en Amérique du Nord.

Et ce pourcentage grimpe aux deux tiers (67%) dans la seule catégorie des vols intérieurs au Canada.

«L'essor des réservations et des ventes par internet a eu un impact considérable sur le marché des agents de voyages. Tant sur le volume de ventes - au moins le tiers des voyageurs achètent désormais par internet - que sur les marges bénéficiaires», résume Jean-Luc Beauchemin, directeur général au Québec de l'ACTA, le plus important regroupement d'agents de voyages au pays.

En contrepartie, dit-il, l'impact de l'internet dans le marché du voyage a aussi rehaussé leur rôle de conseiller expérimenté.

«La seule vente de billets d'avion ou de forfaits de bas de gamme est de moins en moins pertinente pour les agents de voyages. Toutefois, ils sont plus utiles et fiables que l'internet dans l'élaboration de voyages particuliers. Aussi, en cas de besoin d'assistance pour régler des problèmes liés à un voyage», selon le DG de l'ACTA-Québec.