Le Québec a déroulé un tapis rouge fiscal pour attirer à Montréal la filiale de jeux vidéo de Warner Brothers (Bros), déjà l'un des plus importants producteurs américains en loisirs audiovisuels.

Alors qu'il promet 300 emplois d'ici cinq ans, le prochain membre du multimédia à Montréal bénéficiera d'au moins 20 millions de dollars en mesures d'encouragement financier durant cette période, a-t-on appris hier lors de l'annonce du projet.La majeure partie de cette somme sera constituée du crédit d'impôt de 37% pour la masse salariale, qui est offert depuis des années aux producteurs en multimédia et en jeux vidéo. Mais en surplus, Warner a obtenu une subvention directe de 7,5 millions pour son implantation à Montréal au cours des prochains mois.

Cette subvention non remboursable est une première parmi les récentes implantations majeures de studios multimédias au Québec.

En septembre 2009, la firme norvégienne Funcom s'est installée à Montréal en promettant 100 emplois dès cette année. En décembre, c'était au tour de la californienne THQ de s'amener à Montréal, avec la promesse de 400 emplois d'ici cinq ans.

Mais, dans le cas de Warner, selon le ministre du Développement économique, Clément Gignac, la subvention spéciale de 7,5 millions de Québec est justifiée par l'ampleur de cette entreprise.

«On a fait un spécial pour Warner parce qu'il s'agit d'une entreprise qui, en plus des jeux vidéo, est aussi très intégrée dans tous les domaines du divertissement. Son implantation devrait être très structurante pour tout ce secteur à Montréal», a expliqué M. Gignac au cours de la conférence de presse à laquelle participaient le premier ministre, Jean Charest, et le maire de Montréal, Gérald Tremblay.

Quant au crédit d'impôt sur la masse salariale, le ministre Gignac a confirmé qu'il en était rendu à presque «100 millions par année» en dépenses fiscales au budget du Québec.

Mais là encore, selon le ministre, «les contribuables québécois en ont pour leur argent» en appuyant le développement d'un secteur de pointe dans un marché mondial et multimilliardaire en plein essor.

Par ailleurs, selon M. Gignac, la concurrence internationale contre le Québec s'avive pour attirer ces investissements et ces emplois en multimédia.

«Plusieurs autres endroits dans le monde courtisent les entreprises comme Warner. Même l'Ontario a calqué notre modèle de développement dans le multimédia», a-t-il souligné.

Pour le patron de Warner Bros. Interactive, les mesures d'encouragement financier présentées par Québec ont été considérées comme une partie d'une proposition avantageuse.

«Le Québec représentait la meilleure offre grâce à une combinaison de mesures d'encouragement financier, mais aussi la qualité des talents disponibles. C'est pourquoi plusieurs villes et régions dans le monde copient ce que le Québec a fait jusqu'à maintenant», a dit Martin Tremblay, de Warner.

Pour lui, d'ailleurs, ce projet représente un retour par la grande porte dans un milieu où il avait fait sa marque il y a quelques années, à titre d'ex-dirigeant d'Ubisoft à Montréal.

Martin Tremblay a aussi confié à un ex-collègue chez Ubisoft, Martin Carrier, la direction du prochain studio de jeux de Warner à Montréal.

Après Seattle, Chicago et le Royaume-Uni, le studio montréalais sera le septième en multimédia pour ce géant de l'audiovisuel.

Et encore jeune dans les jeux vidéo, Warner est le développeur en plus forte croissance, avec ambition d'accéder au top 5 mondial d'ici trois ans, selon M. Tremblay.

Quant aux premiers mandats prévus pour le studio à Montréal, il a fait état de jeux vidéo inspirés des personnages de DC Comics, une récente acquisition majeure de Warner Bros.