C'était la plus importante réorganisation de l'histoire de Transcontinental (T.TCL.A) et elle commence à porter ses fruits pour les actionnaires.

Après avoir mis quelque 2000 travailleurs à pied et vendu ou fermé certaines filiales, l'imprimeur montréalais a augmenté son bénéfice au premier trimestre de l'année, la troisième hausse de suite. Il atteint 26,2 millions de dollars, comparativement à une perte de 6,4 millions il y a un an.

Mais le marché de la publicité demeure «volatil», ont répété les hauts dirigeants de Transcontinental au cours d'une téléconférence avec les analystes financiers, en fin d'après-midi. «On nous demande de plus en plus de soumissions (pour des forfaits publicitaires)», a souligné François Olivier, président et chef de la direction. Le hic, c'est que ces soumissions ne se matérialisent pas encore en contrat, a-t-il poursuivi.

En fait, s'il faut chercher une région au pays où la publicité va mieux, c'est en Atlantique, a-t-il précisé.

Pour l'ensemble du trimestre et toutes activités confondues, les revenus sont en baisse de 11%, à 559 millions.

L'entreprise explique cette baisse par des pertes liées au taux de change et à la fermeture d'usines et de plusieurs publications.

L'analyste Adam Shine, de la Financière Banque Nationale, souligne qu'il s'agit de la quatrième fois de suite que Transcontinental surpasse les attentes du marché «grâce à ses efforts de restructuration».

Ceux-ci achèvent, même si la direction affirme qu'elle continuera à utiliser ses installations plus performantes. Le prochain thème du plan quinquennal qui sera montré aux employés à l'automne sera d'ailleurs l'innovation.

Hausse du dividende

Transcontinental annonce également une hausse de son dividende trimestriel, qui passe de 8 à 9 cents l'action, ce qui «est un reflet de la confiance de la direction en l'avenir», a souligné le chef de la direction, Benoît Huard.

«Une surprise positive», écrit Drew McReynolds, de RBC Marché des capitaux, à ses clients, à propos de cette hausse.

Dans la salle de rédaction de l'hebdomadaire Les Affaires, publié par Transcontinental, cette annonce a toutefois un goût amer pour des journalistes qui voient des collègues quitter l'entreprise sans être remplacés et des conditions de travail qui, jugent-ils, se dégradent. «Tout le monde est pas mal en cr...», a confié l'un d'eux.

100 millions plus tard

Transcontinental a aussi donné un ordre de grandeur concernant le prix de vente de sa filiale de publipostage aux États-Unis: le profit net sera de plus de 100 millions US, un chiffre qui a surpris plusieurs analystes par son ampleur.

M. McReynolds s'attendait à une cinquantaine de millions. David McFaden, de Cormark Securities à Toronto, n'avait pas de chiffre précis, mais, étant donné la faible rentabilité de la filiale, il «ne s'attendait pas à ce qu'ils obtiennent grand-chose pour ça».

À la Financière Banque Nationale, M. Shine avait vu assez juste, avec un profit oscillant entre 75 et 115 millionsUS.

Transcontinental compte 2500 employés, dont environ 1200 travaillent actuellement dans le publipostage aux États-Unis, la filiale qui sera acquise par IWCO Direct si les autorités réglementaires sont d'accord.

Hier, le titre de Transcontinental a reculé de 2 cents à la Bourse de Toronto et fini la séance à 13,33$. Il n'est ainsi pas loin de son sommet annuel de 13,90$ atteint au début de janvier.

Sur une plus longue période, l'action de l'imprimeur s'échange aujourd'hui au même niveau qu'il y a huit ans. Il y a six ans, elle valait 28,23$.