L'ouverture d'un centre de distribution d'Amazon (AMZN) au Canada pourrait créer des emplois et faire chuter les prix pour les consommateurs canadiens, soutien le géant américain de la vente en ligne.

Mercredi, le vice-président de la politique publique globale d'Amazon, Paul Misener, qui s'est récemment entretenu avec des représentants du gouvernement fédéral, s'est dit d'avis que cette installation s'avérerait avantageuse pour le Canada. Il a ajouté être heureux de pouvoir discuter avec les autorités canadiennes des occasions que son entreprise a créées pour la culture canadienne, tant au pays qu'à l'étranger.

Le gouvernement fédéral examine actuellement la proposition du géant américain de la vente en ligne pour ouvrir l'Amazon Fulfilment Services Canada. Ottawa désire déterminer si cet investissement aurait des avantages pour le Canada.

La Loi sur Investissement Canada édicte que les investissements étrangers dans le secteur de l'édition et de la distribution de livres doivent être compatibles avec les politiques culturelles canadiennes. Les investissements étrangers dans ce secteur doivent être effectués par des coentreprises sous contrôle d'intérêts canadiens.

Amazon, qui dispose d'une version de son site Internet adaptée pour le Canada, a recours aux services d'une autre entreprise pour la livraison de ses produits en sol canadien.

Le ministère du Patrimoine canadien a 45 jours pour examiner la proposition d'Amazon. L'étude a été entamée le 27 janvier, mais un délai de 30 jours pourrait être accordé.

L'Association canadienne des libraires a déjà manifesté son opposition à la proposition d'Amazon, craignant de voir un précédent être établi si le gouvernement permet au géant de la vente en ligne d'obtenir une présence prépondérante au pays.

Le président de l'organisation, Stephen Cribar, a transmis une lettre au ministre du Patrimoine, James Moore, dans laquelle il dit croire qu'il n'y va pas dans le meilleur intérêt de la culture canadienne d'ouvrir la porte à la propriété étrangère.

Mais le vice-président de la politique publique globale d'Amazon rejette cet argument.

Selon Paul Misener, en huit ans d'existence, Amazon.ca a effectué bien plus pour la promotion de la culture canadienne au pays et à l'étranger que tout autre détaillant.

Il a fait valoir que l'espace disponible sur les tablettes n'était pas une source d'inquiétude pour son entreprise, permettant ainsi à Amazon de proposer à ses clients une variété plus étendue d'auteurs canadiens.

M. Misener a en outre expliqué que son entreprise offrait une occasion à des détaillants plus petits de proposer leurs produits aux internautes visitant Amazon.ca.

Le Canada est le seul pays où Amazon vend des livres sans toutefois disposer d'un centre de distribution.

Walid Hejazi, professeur en commerce international à l'Université de Toronto, croit que le gouvernement fédéral est sur le point d'accéder aux demandes d'Amazon. Selon lui, une telle décision serait conséquente avec les récents gestes posés par Ottawa pour ouvrir davantage la porte aux investissements étrangers au pays.

La semaine dernière, à l'occasion du discours du Trône, le gouvernement fédéral a annoncé son intention de permettre davantage de capital de risque et d'investissements étrangers dans des secteurs clés de l'économie canadienne, dont les industries des télécommunications et des communications par satellite. Cette décision pourrait avoir des répercussions pour d'autres industries.