Pierre Karl Péladeau aime la concurrence, c'est bien connu. On sait maintenant qu'il ne se soucie pas d'où elle provient.

Le grand patron de Quebecor, qui dévoilait ses résultats trimestriels hier, n'en veut pas à Ottawa de vouloir ouvrir le secteur des télécoms à la propriété étrangère. «Si des propriétaires étrangers permettent un meilleur environnement pour les consommateurs, tant mieux, dit M. Péladeau. Ce n'est pas parce que vous êtes un opérateur de propriété locale que vous allez avoir du succès. La recette, c'est le service aux consommateurs, pas la provenance des fonds.»

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Les lois canadiennes limitent actuellement le financement étranger des entreprises de télécoms, mais Ottawa a annoncé son intention d'abolir une partie de ces règles lors du discours du Trône la semaine dernière. Depuis, le ministre de l'Industrie, Tony Clement, s'est fait avare de détails.

L'an dernier, Ottawa a permis à Globalive, entreprise détenue à 65% par la société égyptienne Orascom Telecom Holding, de lancer son service de téléphonie sans fil Wind Mobile à Toronto. Le gouvernement fédéral avait ainsi renversé une décision du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes.

Après trois mois, le service de Wind Mobile connaît plusieurs ratés à Toronto, notamment à cause de problèmes de couverture de son réseau.

Quebecor, qui compte lancer son service de téléphonie sans fil au Québec l'été prochain, a retenu la leçon. «Nous sommes concentrés à notre tâche mais nous ne voulons pas subir de la pression pour entrer dans le marché (trop tôt), dit Robert Dépatie, président et chef de la direction de Vidéotron. Beaucoup de choses ont changé dans les télécoms depuis que l'octroi des enchères en téléphone sans fil (en juillet 2008). Nous avons décidé de faire des changement à notre plan initial.»