Le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, n'est «pas pressé» de faire entrer son réseau social en Bourse en dépit des milliards de dollars qu'il serait à peu près assuré d'encaisser, a-t-il indiqué dans une interview publiée jeudi par le Wall Street Journal.

«Nous allons finir par entrer sur le marché, parce que c'est le contrat que nous avons avec nos investisseurs et nos employés», a déclaré M. Zuckerberg, 25 ans. «Mais nous ne sommes certainement pas pressés».

Le jeune chef d'entreprise, qui avait co-fondé le site avec un camarade de Harvard en 2004, a expliqué qu'en l'absence de gros besoins d'investissement, il n'y avait pas urgence à lever des fonds sur les marchés.

«Si vous n'avez pas besoin de capital, alors la pression est différente, et les motivations pour entrer sur le marché n'existent pas de la même façon» que pour d'autres grands groupes technologiques, dit-il dans cet entretien.

M. Zuckerberg a une vision ambitieuse pour sa société, devenue de loin le premier réseau social au monde avec plus de 400 millions d'utilisateurs, se voyant à l'avant-poste d'une tendance de fond révolutionnaire.

«Cette tendance à rendre tout plus ouvert est probablement le changement social le plus profond» en cours actuellement, déclare-t-il au quotidien. «Nous pouvons être la société qui mène vraiment ce mouvement», ajoute-t-il, estimant qu'«il n'est pas sûr que qui que ce soit d'autre y arrive correctement».

Or selon lui une entrée en Bourse, avec les pressions d'investisseurs qu'elle impliquerait, pourrait avoir des conséquences négatives détournant la société de ses buts stratégiques: les employés risquent de «se concentrer sur une annonce, et comment elle sera reçue, et si elle fait monter l'action...», dit-il.

Citant des «sources informées», le Wall Street Journal estime le chiffre d'affaires du site, qui compte désormais 1200 employés, entre 1,2 et 2 milliards de dollars pour 2010.