L'économie canadienne a connu un regain de vie au quatrième trimestre de l'année dernière, ayant connu une croissance largement supérieure aux attentes, cela augmentant les probabilités que la Banque du Canada commence à ajuster à la hausse ses taux d'intérêt cet été.

Le produit intérieur brut (PIB) réel du pays a progressé à un taux annualisé de 5 % au quatrième trimestre, soit un point de pourcentage de plus que ce qu'avaient prévu les analystes. Cette hausse trimestrielle est la plus élevée depuis près de 10 ans, a indiqué lundi Statistique Canada.

L'économie a progressé de 1,2 % au quatrième trimestre par rapport à la période de trois mois précédente, soit la plus forte hausse du genre depuis le troisième trimestre de 2000, selon l'organisme fédéral.

Le PIB réel a augmenté de 0,6 % en décembre, ce qui constitue sa quatrième hausse mensuelle consécutive.

Ces données démontrent que le Canada a nettement tourné le dos à la récession qui avait commencé à affecter son économie en 2008, a observé l'économiste Douglas Porter, de la Banque de Montréal. Elles accroissent également la possibilité que la Banque du Canada recommence à augmenter ses taux d'intérêt en juillet, a-t-il indiqué.

La progression de 5 % dépasse largement la prévision de 3,3 % sur une base annuelle faite par la banque centrale, et elle représente un sérieux renversement de situation par rapport au «dévastateur recul de 7 % du premier trimestre de l'année dernière», a affirmé M. Porter.

La Banque du Canada doit procéder mardi à la prochaine annonce de ses taux d'intérêt. Les analystes s'attendent cependant à ce que son taux directeur demeure à son niveau actuel de 0,25 %, le plus bas jamais atteint.

Peter Buchanan, économiste principal chez Marchés mondiaux CIBC, a de son côté indiqué que s'il était peu probable que la banque centrale modifie ses taux avant le mois de juin, elle emploierait vraisemblablement un ton moins ferme au sujet de l'impact de la hausse du dollar canadien et à propos de la nécessité de mesures de relance de l'économie.

La Banque du Canada et d'autres banques centrales, en particulier la Réserve fédérale des États-Unis, ont maintenu leurs taux d'intérêt aux niveaux les plus bas possible, ou non loin de là, afin de réduire le coût de l'emprunt et de stimuler la consommation.

La hausse du PIB annoncée lundi par Statistique Canada est inférieure à celle de 5,9 % enregistrée par l'économie américaine au quatrième trimestre. Elle repose cependant sur des bases plus larges.