Le Fonds monétaire international a recommandé mardi à ses États membres de combattre la hausse de leur dette publique par un gel des dépenses et une remise à plat fiscale, efforts indispensables selon lui pour ne pas compromettre la croissance mondiale.

«L'ajustement budgétaire sera difficile à mettre en oeuvre, mais n'est pas sans précédent», a estimé l'institution multilatérale dans un document intitulé «Sortir des politiques d'intervention de crise».

Le FMI a avancé un scénario théorique où les économies développées passeraient d'un déficit (hors remboursement de la dette) de 4,3% du produit intérieur brut en 2010 en moyenne, à un surplus de 3,7% en 2020.

Pour l'institution, après l'arrêt des politiques de relance, cette ambition est nécessaire. «Poser les bases de la viabilité budgétaire est une priorité et un défi politique essentiels, notamment à la lumière de la recrudescence de la dette publique dans de nombreux pays», a-t-elle estimé.

«Si des niveaux élevés de dette devaient persister dans nombre des plus grandes économies en même temps, une hausse des taux d'intérêt pourrait s'ensuivre au niveau mondial, avec des conséquences négatives sur l'investissement privé et la croissance mondiale», a prévenu le FMI.

Les dépenses sociales ne pourront pas servir de variable d'ajustement, étant donné le vieillissement de la population, d'après les calculs du Fonds.

Le FMI envisage que la plus grande part de l'effort (équivalant à 3,5 points du PIB) porte sur un gel des dépenses, «si les dépenses autres que les prestations sociales de santé et de retraite étaient maintenues stables par habitant pendant dix ans».

Une part importante également (3 points) «pourrait venir d'une hausse des recettes», avec «une réduction ou une élimination des niches fiscales, et un combat contre l'évasion ou la fraude», ainsi que des recettes provenant de la fiscalité contre les émissions de gaz à effets de serre.

Enfin, la partie la plus simple de l'effort (1,5 point) consistera à éliminer après 2010 les politiques de relance, dont «une large part est temporaire», a considéré le FMI.