Après avoir enregistré une perte nette de 12,8 millions de dollars en 2009 - la perte nette avait été de 13,8 millions un an auparavant - DiagnoCure (T.CUR) a procédé hier à un réalignement de ses activités. Une opération accompagnée d'une réduction des effectifs.

Moins de 10» des 35 employés de DiagnoCure à Québec ont appris, hier, qu'ils allaient perdre leur gagne-pain.

Le couperet tombe également à West Chester, en Pennsylvanie, où DiagnoCure possède un laboratoire médical spécialisé.

L'entreprise n'a pas voulu dévoiler le nombre exact se limitant à dire qu'elle éliminait globalement 30% de la cinquantaine d'emplois à Québec et à West Chester.

Le nouveau président de l'entreprise assure que la biotech n'a pas un pied dans la tombe. Elle peut compter sur une somme de 14,5 millions de dollars dans son compte en banque pour soutenir ses activités.

«Nous voulons éviter de nous placer dans une situation vulnérable advenant que les revenus tirés de la commercialisation de nos produits ne soient pas au rendez-vous comme nous le prévoyons», a expliqué au Soleil le Dr Yves Fradet, nommé hier à la présidence de l'entreprise.

DiagnoCure se spécialise dans le développement de tests diagnostiques pour le traitement du cancer. La société publique tente de faire sa place au soleil avec deux produits: le test PCA3 pour le cancer de la prostate et le test Previstage GCC pour le cancer colorectal.

Dans le cas du test PCA3 qui permet de prédire les résultats d'une biopsie de la prostate, DiagnoCure en tire déjà des redevances. Près de 1 million de dollars en 2009. Le Dr Fradet s'attend à ce que ce chiffre augmente de façon significative dès que le partenaire américain de DiagnoCure, Gen-Probe, aura obtenu le feu vert de la Food and Drug Administration pour publiciser le test PCA3 à plus grande échelle.

Le meilleur est à venir également pour le test Previstage GCC qui permet de pronostiquer la récidive d'un cancer colorectal.

Afin de convaincre les médecins de l'utilité de sa découverte, DiagnoCure vient d'entreprendre une nouvelle étude clinique auprès de 700 à 1000 patients. Les résultats confirmant la valeur clinique du test devraient être connus avant la fin de l'année.

Afin d'optimiser son potentiel de croissance et de réduire ses dépenses, DiagnoCure a choisi de se doter de deux segments d'affaires distincts.

Le siège social de l'entreprise et la tête de pont des activités de recherche et développement demeurent à Québec. Par contre, l'entreprise va concentrer ses activités de ventes et de marketing en Pennsylvanie.

En poste à Québec depuis déjà quelques années, John C. Schafer retourne aux États-Unis pour diriger les activités de commercialisation. Il veillera également à rentabiliser les services offerts par le laboratoire à la communauté médicale américaine.

Yves Fradet remplacera M. Schafer à la présidence de l'entreprise. Yves Fradet, un des fondateurs de DiagnoCure en 1994, était président du conseil d'administration de DiagnoCure depuis le départ, à la mi-janvier, d'Alain Rhéaume.

À la Bourse de Toronto - fermée hier en raison de la fête de la Famille en Ontario - le titre de DiagnoCure valait 1,14$.