Pour la première depuis 1991, les revenus de Pages Jaunes ont reculé l'an dernier. L'entreprise mise donc sur de nouvelles avenues pour assurer sa croissance et offrira aux entreprises un service de gestion des réputations. On est loin des gros annuaires téléphoniques !

L'arrivée de sites comme Facebook, Twitter et autres a permis aux citoyens de s'exprimer comme jamais. Parfois, la cible des commentaires est l'entreprise du coin et sa réputation peut en souffrir.

C'est en partant de ce principe que Groupe Pages Jaunes veut offrir à ses clients dès cette année un « service de gestion de la réputation ».

« Pour une PME, il est très difficile de faire la gestion, de tenir compte de ce que les gens disent d'eux dans les différents endroits », explique Marc Tellier, en entretien à La Presse Affaires, après la publication des résultats annuels de l'entreprise hier. « Il y a une occasion pour quelqu'un comme nous d'offrir ce service, plus tard cette année, un service où on va aider les entreprises à mettre le doigt sur ce que leurs clients disent d'elles pour qu'elles soient capables de réagir ou de répondre, d'avoir un feed-back ou de passer à l'action comme ils le jugent bon. »

Ce nouveau service n'est pas le seul sur lequel l'entreprise montréalaise mise pour assurer une hausse de 30 % de ses revenus internet cette année. Elle veut également convaincre les PME de retenir ses services pour mieux se positionner sur les moteurs de recherche comme Google ou Yahoo !

Pages Jaunes vient d'achever la formation de ses 1100 représentants qui offrent deux services aux PME : l'optimisation et le marketing par moteurs de recherche (SEO et SEM, dans le jargon anglais).

En clair, cela signifie aider les entreprises à concevoir un site internet que les moteurs de recherche sauront mieux repérer - donc, plus facile à trouver par les clients potentiels - que ce soit gratuitement ou par l'achat de publicité chez un géant comme Google.

« Les PME canadiennes veulent être plus visibles sur le net, a dit M. Tellier pendant la

téléconférence avec les analystes. Elles n'en ont peut-être pas l'expertise, mais nous, oui. Et nous serons ravis de les aider. »

Résultats, conversion et dividende

Ces nouvelles stratégies arrivent après une année difficile pour Pages Jaunes. Les revenus, à 1,65 milliard de dollars pour l'année, sont en baisse pour la première fois depuis la récession des années 90. Ceux provenant de l'internet comptent pour 17 %, comparativement à 83 % pour le papier.

Au quatrième trimestre, le bénéfice net a toutefois atteint 124,6 millions, en hausse par rapport aux 100,5 millions l'an dernier. Les revenus, eux, étaient moindres pour les trois derniers mois de l'année, à 405,7 millions, comparativement à 425,6 millions un an plus tôt.

Les investisseurs ont semblé apprécier, faisant monter le titre de plus de 4 %, à 5,39 $. Près de 18 millions de parts ont changé de main. Les investisseurs attendaient aussi des détails sur la conversion de fiducie de revenu à société par actions. La distribution actuelle, qui est de 80 cents par année, sera ramenée à 65 cents de dividende quand la conversion sera terminée,

en janvier 2011.

Au premier abord, on peut pleurer cette perte de 15 cents, mais il s'agit en fait d'une hausse si on tient compte des taux d'imposition différents qui s'appliquent aux fiducies et aux sociétés par actions. Ainsi, selon les calculs de Pages Jaunes, pour un contribuable ontarien avec un salaire supérieur, les 65 cents de dividende équivalent à 91 cents de revenus versés par une fiducie. Le chiffre serait semblable au Québec, mais Pages Jaunes n'était pas en mesure de le valider hier.

Au cours actuel, le rendement du dividende serait de 12 %. Les détenteurs de parts se prononceront sur la conversion le 6 mai.