Les consommateurs ont de quoi se réjouir: les prix du sans-fil ont enregistré une forte baisse pendant les trois derniers mois de 2009, avant même l'arrivée d'une véritable concurrence au pays.

Selon un rapport publié hier par Jonathan Allen, de RBC Marché des capitaux, la facture mensuelle a fondu d'environ 6% chez Bell et Telus, et de 1,7% chez Rogers, pendant cette période. Ces trois fournisseurs - qui contrôlent la quasi-totalité du marché canadien - publieront leurs résultats au cours des prochains jours.

Le produit moyen par abonné a ainsi atteint 50,68$ par mois chez Bell, 62,59$ chez Rogers 58,59$ chez Telus, d'après ses estimations.

Malgré ce recul marqué des prix, et l'arrivée prochaine de nouveaux concurrents comme BMV Mobile, ces entreprises feront bonne figure en Bourse au cours de la prochaine année, selon M. Allen. Il est temps de regarnir son portefeuille, avance-t-il. «Nous croyons que les investisseurs devraient maintenant acquérir une position équivalente au sous-indice des télécoms.»

D'après ses calculs, les actions des sociétés de télécoms sont historiquement sous-évaluées pendant les 12 mois qui suivent la fin d'une récession. Ce qui aurait été le cas de Bell, Rogers et Telus.

Comme la reprise économique a débuté en mars dernier au Canada, ces trois titres devraient reprendre du poil de la bête dès ce printemps, estime l'analyste. Il s'attend à ce que le titre de Bell Canada Entreprises passe de 27,75$ hier à 31$ d'ici un an, celui de Rogers, de 33,43$ à 40$ et celui de Telus, de 32,91$ à 42$.

Jonathan Allen mise de plus sur le titre de Quebecor, dont la filiale Vidéotron lancera un service sans fil en juin ou juillet. Selon lui, cette percée en téléphonie cellulaire générera une plus-value «significative» pour les actionnaires au fil du temps. Le titre de Quebecor a clôturé à 30,05$ hier à Toronto, en hausse de 2,5%.

Des doutes sur Rogers

Tous ne partagent pas cet enthousiasme, du moins face au géant ontarien Rogers. Dans une note publiée hier, l'analyste Jason Armstrong, de Goldman Sachs, recommande vivement aux investisseurs de vendre leurs actions du groupe.

«Nous croyons que la concurrence qui va s'accélérer dans le sans-fil, et les perspectives de croissance plus faibles, font que la valeur du titre (de Rogers) est élevée par rapport à celle de ses pairs», a-t-il fait valoir.

Selon M. Armstrong, Rogers connaîtra une des croissances les plus faibles parmi les 30 plus grandes entreprises mondiales de télécoms. Et ce, malgré la «forte discipline de contrôle des coûts» de la société, qui a notamment aboli 900 emplois au pays l'automne dernier.

Et à quoi peut-on s'attendre pour Bell, dont les résultats du quatrième trimestre 2009 seront publiés demain? Jonathan Allen, de RBC, estime que les revenus auront progressé de 7,3%, à 4,01 milliards, tandis que le bénéfice par action aura glissé de 11% à 48 cents.

L'analyste croit que BCE a fait preuve de «confiance» envers son potentiel de croissance lorsqu'elle a annoncé une hausse de 7% de son dividende en décembre dernier, de même qu'un rachat d'actions de 500 millions de dollars.

Quant à Telus, M. Allen s'attend à des revenus totaux en hausse de 1,9%, à 2,5 milliards, pour le quatrième trimestre de 2009. L'entreprise dévoilera ses résultats vendredi de la semaine prochaine.

 

Télécoms: prévisions pour le 4e trimestre 2009

BCE / Rogers / Telus

Revenus 4,01 milliards (+7,3%) / 2,99 milliards (+1,5%) / 2,5 milliards (+1,9%)

Bénéfice par action 0,48$ / 0,56$ / 0,65$

Prix cible de l'action sur 12 mois 31$ / 40$ / 42$

Fermeture hier 27,75$ / 33,43$ / 32,91$