Deux nouveaux indicateurs économiques américains, bien qu'encourageants, sont venus témoigner vendredi de la mollesse de la croissance.

Ces chiffres, portant sur les commandes de biens durables de décembre et les nouvelles inscriptions au chômage de la semaine close le 23 janvier ont montré une amélioration de ces deux indicateurs, mais bien moins marquée que ne l'espéraient les analystes.

Les commandes de biens durables ont ainsi augmenté de 0,3% par rapport à novembre (données corrigées des variations saisonnières), après deux mois de baisse, selon le département du Commerce. Les analystes tablaient sur une hausse de 2,0%, selon leur consensus médian.

Le Ministère a par ailleurs revu son estimation du mois précédent, qui fait désormais apparaître une baisse de 0,4% (contre une hausse de 0,2% initialement), mais a revu nettement le recul du mois d'octobre, à 0,1% (contre 0,7%).

Les commandes de biens durables hors transports (qui excluent un secteur soumis à de fortes fluctuations, du fait de l'aéronautique notamment) ont augmenté néanmoins de 0,9% en décembre, quand les attentes étaient d'une hausse de 0,5%.

Sur l'ensemble de l'année, les commandes de biens durables ont chuté de 20,2%. C'est leur recul le plus fort depuis le début de la publication de cette série statistique sous sa forme actuelle en 1992.

Indicateur de l'investissement des entreprises dans leur outil de production, les commandes de biens d'équipement, hors défense et aviation, ont augmenté pour le deuxième mois consécutif, de 1,3%, après un bond de 3,1% en novembre.

Sur l'ensemble de l'année, ce témoin de l'investissement s'est effondré de 18,4%.

Le président américain Barack Obama a annoncé mercredi soir dans son discours sur l'état de l'Union son intention d'accorder des incitations fiscales pour favoriser l'investissement des entreprises dans de nouvelles usines et de nouveaux équipements.

Pour Ian Shepherdson, économiste du cabinet HFE, la reprise de l'investissement est une bonne nouvelle, mais «on est encore à des kilomètres du niveau d'avant son effondrement», et les chiffres sont «très faibles».

Il est «clair que l'économie progresse lentement», estime également l'économiste indépendant Joel Naroff.

Selon l'autre indicateur publié jeudi, par le département du Travail, le nombre de nouveaux chômeurs inscrits a reculé de 1,7%, après trois semaines de hausse, avec le dépôt de 470 000 nouvelles demandes d'allocations en une semaine. Les analystes attendaient que l'indicateur baisserait jusqu'à 450.000.

Cela confirme «le scénario d'une amélioration lente du marché de l'emploi», estime Andrew Gledhill, analyste de Moody's Economy.com, mais ajoute-t-il, comme M. Shepherdson, il n'est pas exclu que la reprise tant attendue du marché de l'emploi soit «retardée».